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Temptation (ft. Milo)

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MessageSujet: Temptation (ft. Milo) Temptation (ft. Milo) EmptySam 2 Mai - 22:23


Temptation
Tim & Milo


 Tu as quatorze ans et tu es simplement perdu. Quand ton meilleur ami entre dans ta chambre en effleurant ta main, tu sens ton cœur s'emballer comme à chaque fois qu'il te touche par inadvertance. Tu ne comprends pas pourquoi tu ressens toutes ces sensations, tu ne cherches pas vraiment à comprendre d'ailleurs. Mais quand tu le regardes, il te provoque des choses que les filles n'ont jamais provoquées en toi. Ça te fait un peu peur, mais tu es même pas sûr de ce qui se passe, alors tu préfères ignorer. Continuer ta vie. Après avoir rapidement allumé ta console pour dégommer du zombie, vous vous posez sur les cousins au sol. Tu tentes quelques sourires, mais tu n'insistes pas quand il détourne le regard. C'est un peu silencieux entre vous, parce que ta réaction à son contact ne lui a pas échappé. Et tout dans sa tenue indique qu'il est tendu, qu'il est mal à l'aise. Mais comme d'habitude, la gêne disparaît à mesure que vous remportez vos missions sur l'écran. Votre truc, c'est d'agir en équipe, précis et efficaces. Ensemble, rien ne vous arrête. Quand la manche suprême vous réussit à nouveau, vos rires se mêlent, vos mains se frappent en high five pour fêter la victoire et vos dos viennent se coller aux coussins. Les yeux fixés sur le plafond, le sourire aux lèvres, vous profitez simplement de cette fierté d'avoir accompli un truc ensemble. « On l'a fait, Caleb. On a réussi. » Tu es heureux de votre duo, tu es heureux de partager ça avec lui. Il te regarde avec ce sourire en coin qui te fait toujours fondre, tu sais pas trop comment il fait ça. Et tu tournes la tête vers lui, plantant ton regard dans le sien. « Parce que tu en doutais, peut-être ? » Tu ne peux pas t'empêcher de regarder son visage et une seule idée te vient en tête : il est tellement beau. Pensée immédiatement balayée quand tu sens sa main prendre la tienne dans un geste tendre, presque timide. Tu ne sais pas pourquoi il fait ça, mais tu aimes. Alors tu le laisses continuer, tu le laisses se pencher vers toi. Et tu laisses vos lèvres se trouver maladroitement. Le temps semble s'être arrêté, c'est un tourbillon de sentiments contradictoires en toi.

Tes parents t'ont toujours enseigné le meilleur, te répétant sans arrêt qu'on aimait qui on aimait, que ce soit dans la norme ou pas. Et tu n'as jamais trop compris le sens de leurs propos. Mais à cet instant, il te semble que tu commences à comprendre.

----

Tu as dix-huit ans, beaucoup de choses ont changé. En l'espace de quelques mois, tu as compris que tout le monde n'était pas aussi bienveillant que tes vieux. Alors tu écumes les fêtes aux bras des meufs les plus bonnes du moment. Tu t'affiches ouvertement avec elles, salissant tes lèvres des leurs, dégoûté de leurs parfums et de leurs caresses. Pourtant, il faut croire que tu es plutôt bon acteur parce que personne ne t'a jamais posé de questions. Ils pensent tous que tu es celui que tu montres, et au fond, tu as peut-être fini par y croire toi-même. Tu ne sais plus vraiment où se trouve la vérité, et tu préfères ne même pas le savoir. Ton seul but est de continuer ta vie et de continuer à te convaincre d'un truc qui ne sera jamais vrai. Tu t'acharnes tellement que tu arrives à être prêt devant le corps dégueulasse des gonzesses que tu enchaînes. Ça pourrait presque te faire rire. Sauf qu'à la place, ça t'ouvre littéralement l'âme parce que plus les jours passent, moins tu as l'impression d'encore t'appartenir. Tu nages au milieu des requins qui t'épient pour trouver la plus petite preuve que tu mens. Du moins, c'est ce que tu crois. Parce qu'en vérité, personne ne te surveille. Personne ne remarque tes yeux qui traînent sur les courbes masculines, personne ne remarque cette étincelle de désir dans tes yeux. Personne ne remarque que tu es un tricheur, un menteur. Et tu es là, au milieu d'une fête trop bruyante, à te demander comment tu pourrais ne plus avoir mal, alors que tous les autres autour de toi dansent joyeusement. Tu te sens agresser par leur putain de bonheur, tu pourrais presque hurler. Mais tu ne dis rien, et tu souries. Parce que le sourire, ça camoufle tout, ça trompe facilement les gens. Puis tes parents t'ont donné l'avantage du physique, alors tu en profites, même si parfois, tu préférerais être repoussant. Depuis que tu es arrivé ici, une meuf te regarde avec insistance, te lançant ouvertement des indices sur ce qu'elle attend de toi, te lançant des regards écœurants. Et tu réagis comme d'habitude, tu lui fais ton plus beau clin d’œil, tu passes ta langue sur tes lèvres dans un geste calculé. À l'intérieur de toi, tu gerbes la moindre parcelle d'elle, tu aurais presque un haut le cœur à la regarder. Tu n'es pas certain de pouvoir faire quoi que ce soit avec cette fille, tu ne te sens pas du tout capable d'ignorer le dégoût ce soir. C'est plutôt rare de voir ta ténacité faiblir, mais ça arrive de plus en plus et tu as la sensation d'imploser. Alors tu balades ton regard dans la pièce, et tes yeux croisent ceux d'un beau brun. Voilà ton cœur qui se met enfin à palpiter, malgré le fait que tu aies appris à le cloisonner. Peut-être que ton regard lance un appel au secours, comme une demande silencieuse et implorante, avant que tu t'éteignes totalement, mais tu ne contrôles pas grand-chose ce soir. Et tu es conscient de le regarder trop longtemps pour que ça paraisse normal, alors tu détournes les yeux et tu t'allumes une cigarette pour tenter de te calmer. La nicotine, tu détestes ça mais avec les années, tu t'y es habitué. Paraît que ça fait mâle dominant d'avoir une clope en bec, paraît que ça fait bad boy lécheur de minettes. Clichés de merdes auxquels tu ne crois pas, mais qui sont des commandements sacrés dans ton groupe de potes. Ils ne savent même pas additionner deux et deux, mais ils te considèrent comme un vrai mec et ils ne te laissent jamais tomber. C'est largement suffisant pour confirmer la couverture ridicule que tu portes comme un fardeau. Tu inspires quelques fois, laissant tes poumons se remplir de merdes et puis tu t'apprêtes à aller retrouver la meuf qui te bouffe des yeux. Tu te lèves de ton tabouret, tu fais un pas un avant vers cette aguicheuse et tu l'insultes salement dans ta tête, parce que tu l'as hais déjà. Tu sais déjà que tu vas devoir trouver une excuse pour te défiler au dernier moment, parce que tu es certain de ne pas pouvoir bander, même à moitié. Et là dans la foule, tes yeux croisent à nouveau ceux de tout à l'heure. Tu t'arrêtes net, et il ne te faut pas plus de deux secondes pour savoir que lui, il te ferait carrément plus d'effet. À bien le regarder, il te dit vaguement quelque chose, mais tu n'en es même pas certain. Sans réfléchir, tu fais un truc vraiment dingue, un truc que tu n'as jamais osé faire par avant. Tu te diriges vers cet homme que tu ne connais pas, tendu mais satisfait d'échapper à la blonde qui t'attendait, et quand tu arrives devant lui, tu ne fais pas spécialement dans la dentelle. « Pourquoi t'es là ? Tu connais le gars qui vit ici ? » Tu te sens observé par tout le monde, et tu as peur que même la politesse te trahisse, alors tu préfères rester succinct.
Parce qu'il vaut mieux être impoli plutôt que d'être une pédale.

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Milo Brennan
Deuxième génération

Milo Brennan


Date de naissance : 08/02/1994
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MessageSujet: Re: Temptation (ft. Milo) Temptation (ft. Milo) EmptySam 2 Mai - 23:41

He's so good,
good at lying to himself
Tim & Milo

Je m'emmerde. Terriblement. Ma journée de boulot s'est arrêtée aussi vite qu'elle a commencé, quand on m'a gentiment appelé à six heures du matin pour m'annoncer que l'école n'allait pas ouvrir aujourd'hui. La cause ? Réunions pédagogiques de l'équipe enseignante. J'étais donc debout depuis l'aurore et j'avais passé une heure à me tortiller dans mon lit en écoutant les oiseaux gazouiller, oscillant entre m'enterrer sous la couverture et faire quelque chose de productif pendant ce congé imprévu. Est-ce que m'abrutir devant The Mandalorian était considéré comme productif ? Non ? Ah bon ? Oh, d'accord. Mais soit, j'avais dévoré la pile de crêpes cuites la veille avec une tonne de confiture d'abricot devant un Pedro Pascal viril à souhait, tout en programmant mes prochaines interventions au Refuge avec Ariel. Cet endroit était cher à mon cœur et j'étais aussi heureux qu'honoré d'y participer, même si ça restait mince comparé à tout le travail accompli par le couple de jeunes femmes. Elles représentaient l'espoir de la communauté lesbienne et homosexuelle, en accueillant les âmes éperdues et les marginaux. Ceux qui n'avaient plus d'endroit où aller, ceux qui étaient rejetés pour la seule raison d'aimer différemment de ce que la société avait imposé depuis des siècles. Un société hypocrite, coincée du cul et obsolète depuis bien longtemps. Il suffisait de regarder les chrétiens qui prêchaient la bonne parole en excommuniant les "pédés" alors qu'ils balançaient du "aimez-vous les uns les autres" à toutes les messes dominicales. Ce monde était une jungle hostile, un nid à serpent et quitte à vivre, je préférais y vivre en étant en accord avec moi-même. Et je ne saurais dire si j'ai trouvé ce lieu ou si c'est lui qui m'a trouvé en fin de compte. Mais je suis très heureux d'y contribuer, très heureux d'apporter ma petite part de bien-être à ces gens abandonnés alors qu'ils n'avaient fait qu'aimer.

Le soleil avait quasiment terminé sa descente dans le ciel quand mon téléphone avait vibré sur le canapé. Sans quitter la télévision des yeux, j'avais tâtonné à la recherche de mon petit appareil avant de finalement mettre la main dessus. Pour constater que j'étais cordialement invité à ramener "mon petit popotin maigrichon" chez Dobby. Jack Doberman, de son petit nom. On essaye toujours de ne pas pouffer de rire quand il se présente à des inconnus, promis. Et j'avais simplement enfilé un pantalon, boutonné la chemisette vintage achetée dans une seconde main et glissé une veste par-dessus. Attrapé mes clopes, un briquet, ma carte d'identité et une flasque de tequila. Sans alcool la fête est plus folle mes fesses, hein. Puis j'avais grimpé sur mon fidèle destrier, alias ma Vespa et j'avais filé comme le vent en direction de la maison de l'étudiant en pédiatrie le plus riche de ma promotion. Et je ne vous apprend rien si je vous dis que les soirées de médecine sont les plus folles. Parce que je me retrouve coincé dans une boîte de sardines, à glisser entre des corps moites, la clope au bec. L'air est saturé de fumée, des verres traînent déjà sur le sol et je vois des mecs tirer des traces sur le plan de travail de la cuisine. Un vrai bordel, comme d'habitude. Pourtant, ça m'amuse. Follement. D'observer toutes ces personnes bien sous tous rapports quand on les croise sur les bancs de l'université, totalement désinhibées. J'avais terminé mes études il y a trois ans et j'avais l'impression de n'avoir jamais obtenu mon diplôme, quand je me retrouvais ici. Ça puait l'herbe dans tous les recoins de la baraque et l'étage devait certainement déjà servir de baisodrome. Les belles années d'université et les innombrables soirées à se retourner le crâne pour décompresser de la montagne de devoirs à rendre. Ça me manquait presque. Mais j'adorais ce que je faisais et je n'aurais échangé pour rien au monde. De plus, de l'argent rentrait dans les popoches et c'était un supplément non négligeable.

Pour finir, ce qui est le plus intéressant dans ce genre d'événement, c'est le côté humain. Les relations entre les uns et les autres, les interactions sociales. Les murmures languides sur un canapé, les embrassades de mâles entre deux sportifs, le bruit de deux poings tapés l'un dans l'autre après une victoire au beer pong. Les corps qui se meuvent au rythme de la musique assourdissante, les discussions animées, les bagarres sur le chemin en gravillons, les gémissements qui proviennent d'une chambre même pas fermée. Les comportements qui se dévoilent, parfois étonnant. Comme celui de ce gars, en diagonale de l'endroit où je me trouve à enchaîner clope sur clope en laissant ma bière se réchauffer. À envoyer des œillades enflammés à une minette assoiffée en se léchant la lèvre alors qu'il n'avait pas cessé de jeter des regards à plusieurs mecs dispersés à travers la salle. Dont votre serviteur, qui n'a pas manqué les yeux sombres posés sur lui à plusieurs reprises. Il jouait à l'homme primitif et viril alors qu'il n'arriverait jamais à bander devant une paire de seins. Et je le sais parce que je suis dans le même cas. Sauf que je ne le réprime pas, moi. Son regard se tourne à nouveau dans ma direction. À sa place, j'aurais préféré ne rien faire, plutôt que de m'infliger ces sensations alarmantes. C'était comme se forcer à nager à contre-courant alors qu'on allait de toute manière finir par repartir dans l'autre sens.

Et je finis par engloutir le reste de ma bière tiède avant d'essayer de me frayer un chemin en direction de la fameuse cuisine distributrice de farine pour en ouvrir une nouvelle, fraîche cette fois. Jusqu'à ce qu'une silhouette ne se mette en travers de mon chemin. Le fameux saumon dont je parlais plus haut. Sa remarque fait monter un sourcil sur mon front et je remarque que ses yeux sont étonnement clairs. D'un bleu limpide, qui tranche avec le noir de ses cheveux. Plutôt direct, pas franchement amical. J'adore. « Pourquoi, t'es de la police ? » Ma voix est oscille entre la moquerie et le dédain. Il me donne envie de punir son imprudence et sa brutalité alors que j'ai rien fait qui le mérite, jusqu'à preuve du contraire. Je m'approche, plus près. Juste assez pour le sentir se figer à l'espace qui se réduit entre nous. Un sourire joue sur mes lèvres et je ne quitte pas son visage des yeux, pour apprécier sa réaction à mes paroles. Que je prononce avec une lenteur délibérée, pour ne pas avoir à hurler sur les toits. « Dobby ? Il te plaît aussi ? » Je suis vil. L'alcool a tendance à faire ressortir la salope tapie à l'intérieur de moi. Mais j'ai du mal à accepter ceux qui se mentent à eux-même alors que j'ai passé ma vie à prouver qu'on pouvait s'accepter, à subir les coups et quand même continuer de vivre. « Il est en haut. Sûrement en train de se taper sa voisine. À moins que ça ne soit sa cousine. C'est presque pareil pour lui, de toute façon. Tu m'excuses ? J'ai soif. » je rajoute, en haussant des épaules, avant de me décaler pour continuer ma traversée. Je voulais vraiment cette bière.          


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MessageSujet: Re: Temptation (ft. Milo) Temptation (ft. Milo) EmptyLun 4 Mai - 3:03


Temptation
Tim & Milo


 Les lèvres de Caleb contre les tiennes, tu ne sais plus vraiment comment réfléchir. Ton meilleur ami fout le bordel dans ta tête, tu aimerais lui poser mille questions. Pourtant, la seule chose que tu fais, c'est de lui rendre ses baisers. Tu n'en as pas assez, jamais. Et vous êtes deux gosses complètement paumés, complètement emportés par les élans qui viennent de vos cœurs. Quelquefois pourtant, vous arrivez à vous détacher pour vous regarder droit dans les yeux. Tu es le premier à craquer et à baiser la tête, parce que tes joues deviennent un peu trop roses et que tu aimerais te cacher. Tu ne souffres pas vraiment de ce qui se passe, au contraire, mais tu as peur de faire quelque chose de mal. Tu es terrifié à l'idée que Caleb te tourne le dos pour nier vos gestes affectueux. Et lui, il te relève le menton et te sourit comme si le monde continuait à tourner. « Tim.. qu'est-ce qui nous arrive ? » Tu n'as aucune idée de quoi lui répondre, parce que tu ne connais pas la réponse à cette question. Mais tu hausses les épaules, et tu te contentes d'un léger sourire tendu. « Je ne sais pas. Ce n'est pas grave, si ? » Non, évidemment. Tu sais que ce n'est pas grave, tes parents te l'ont enseigné. Mais tu crains que ton regard sur le monde change, tu crains que plus rien ne soit comme avant entre vous. Tu ne veux pas le perdre alors qu'enfin vos peaux sont entrées en contact. Ton meilleur ami te regarde, il semble peut-être encore plus perplexe que toi mais pourtant il approche à nouveau ses lèvres des tiennes. Et quand il se détache, vous êtes à bout de souffle. « Non, je crois que ce n'est pas grave du tout, au contraire. »

----

Comme tu as fini par le comprendre, vous aviez tort. Gamins innocents qui pensaient avoir le monde à leurs pieds, la vie vous avait fait comprendre le contraire. Mais là tout de suite, tu n'as pas envie de penser à Caleb, tu voudrais même effacer son prénom et son visage de ta mémoire. Parce que ça te fait trop mal quand tu te souviens de ses mains sur toi. Ça te fait trop mal quand tu le croises parfois en ville et qu'il ne t'adresse plus que des regards d'indifférence. Tu aurais pu supporter qu'il te déteste, tu aurais pu t'accrocher à l'infime espoir qu'il revienne vers toi. Mais les années ont passé et tu t'es résigné maintenant. Tu traînes ton corps vide et ton âme inanimée de fête en fête, accumulant les filles. Elles te font oublier les désirs malsains qui t'animent, et elle les remplace par tant de haine que parfois, tu te sens mort, accablé par la souffrance qui t'écrase le cœur. Mais avec le temps, tu as réussi à te persuader que ce n'était pas grave, que tu t'y habituerais. Et même si tu commences à douter de ta stratégie, tu continues. Tu es borné, tu refuses de voir la vérité en face, tu refuses d'abandonner, luttant contre toi-même au prix de beaucoup de sacrifices. Et au fond, tu n'es même plus certain de savoir qui tu es, à part un assemblage d'os et de chair qui pourris de jour en jour. Tu aimerais tellement t'accorder une pause dans le temps, une accalmie pour apaiser les doutes qui t'éventre le cerveau. Et au milieu de cette fête, de cette musique et de ces corps en mouvement, il y a ce gars qui attire ton regard. Tu peux le regarder trois secondes sans pour autant que ça soit suspect, non ? Il y a des tonnes de garçons qui se regardent tous les jours, sans que ça ne signifie rien de particulier. Alors tu prends le risque de laisser tes yeux traîner sur ce brun, tu essaies de lutter contre l'attirance que tu ressens déjà. Il a un truc dans les yeux qui te fait perdre toute envie de fuite, et à la place de rejoindre la blonde qui essaie de t'allumer depuis le début de la soirée, tu décides d'avancer vers ce gars. Tu ne devrais pas faire ça, tu sais que c'est un chemin dangereux. Et quand tu arrives devant lui, tu regrettes déjà un peu ta démarche. Tu ne sais pas vraiment comment l'aborder sans que ça n'éveille les soupçons, alors tu restes distant et tu surveilles tout autour de toi pour t'assurer que personne ne trouve ça suspect. Tu finis par demander s'il est pote avec Dobby et tu ne t'attends pas à sa réponse. « Pourquoi, t'es de la police ? »  Tu ne sais même pas quoi lui répondre, alors tu hausses les yeux, perplexe. Quel est son foutu problème à lui, tu te le demandes bien. Surtout lorsqu'il s'approche davantage vers toi, rapprochant vos corps. Tu te crispes tant que tu as l'impression de pouvoir imploser à tout moment. Tu pourrais fuir pour mettre un maximum de distance entre vous, mais pourtant, tu restes. Et tu te sens totalement électrisé par la chaleur de sa peau qui se répercute un peu trop sur toi. Tes pieds refusent de t'obéir. « Dobby ? Il te plaît aussi ? » Pourquoi il te pose une question pareille ? Tu n'as absolument rien laissé paraître de ce genre, mais cet inconnu semble avoir compris ton plus grand secret. Celui de toute une vie, celui que tu caches avec tant d'efforts que personne n'a jamais eu le moindre soupçon. Alors tu tentes de reprendre une certaine contenance, et tu regardes l'inconnu dans les yeux, gonflant ridiculement la carrure. « Désolé, il n'a pas assez de seins à mon goût, et il a un petit truc en trop qui ne me fait pas rêver. » Tu espères sincèrement être convaincant, car à l'idée que tes attirances malsaines soient découvertes, tu en trembles déjà de panique. Tu te vois renier par tes parents et ta famille, tabasser par tes potes qui ont l'habitude d'organiser des rixes pour casser de la pédale. Tu sais d'avance que ça serait trop pour toi tout ça, tu ne ne pourrais pas le supporter. « Il est en haut. Sûrement en train de se taper sa voisine. À moins que ça ne soit sa cousine. C'est presque pareil pour lui, de toute façon. Tu m'excuses ? J'ai soif. » C'est vrai que Dobby a tendance à se taper tout ce qui bouge. Tu as même eu vent de quelques soirées débridées entre mecs... mais tu n'as aucune certitude. Dans le doute, tu as préféré prendre tes distances avec Dobby. L'inconnu se décale enfin, te laissant respirer pleinement. Et déjà, tu regrettes qu'il s'éloigne. Non pas que tu recherches absolument le frison ce soir, mais ce mec... Il te fait une impression bizarre. Il t'intrigue. Pourtant, tu le laisses rejoindre la cuisine et tu ne le suis pas. Pas les dix premières secondes en tout cas. Tes pieds, qui ne voulaient pas bouger d'un iota tout à l'heure, se décident finalement à suivre le garçon. Quand tu entres dans la cuisine, il se sert une bière. À la recherche d'une excuse pour expliquer ta présence ici, tu n'oses pas t'enfoncer dans la pièce directement. Ou peut-être que ces quelques instants vont te faire changer d'avis. C'est sans doute ce que tu espères. Mais non, à la place, tu te diriges vers le robinet et tu te serres un verre d'eau, sans un seul mot. Parce que franchement, l'alcool, tu n'es pas fan. Ça te fait faire des choses bien trop dangereuses, tu ne veux pas prendre le risque de te cramer aux yeux des autres et tu veux rester totalement maître de toi. Tu dois rester prudent et afficher ton rôle à la perfection. Quand tu te retournes, tu t'appuies sur le rebord de l'évier et tu regardes l'inconnu des pieds à la tête, admirant son charme indéniable. Tu essaies de prendre un air méchant, comme un flic qui dévisage un voleur, mais peut-être que ce soir, tu es incapable de trahir le vrai toi. Tu ne te rends même pas compte que tu mattes le beau brun avec une étincelle de désir dans le regard. Et  justement, quand tes yeux croisent enfin les siens, tu recommences à paniquer. Tu t'obliges à mentir pour ne pas te faire découvrir. « Je ne t'ai pas suivi. J'avais soif, c'est tout. » Tu ne t'en convainc même pas toi-même, comment pourrait-il y croire ? Tu sens bien que le mensonge a du mal à passer, alors tu essaies de faire diversion. « Je t'ai déjà vu, il me semble. C'est quoi ton nom ? » Tes mots ne sont pas spécialement chaleureux, tu tentes de rester distant, mais tu cherches simplement à faire connaissance. Très maladroitement, c'est certain. Et il faut bien avouer que ta démarche est extrêmement rare. Jamais tu ne prendrais le risque de faire ça régulièrement, les gens pourraient comprendre. Heureusement, vous êtes dans une cuisine et vous êtes seuls. Il faut croire que ça te rend plus téméraire. Peut-être qu'un jour, tu n'attendras plus d'être à l'abri des regards pour parler à un garçon qui te plaît.

Mais étant donné tes futurs projets, tu en doutes sincèrement.
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Milo Brennan
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MessageSujet: Re: Temptation (ft. Milo) Temptation (ft. Milo) EmptyLun 4 Mai - 22:07

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Tim & Milo

Ces fêtes, c'est toujours du pareil au même. De l'alcool qui coule à flot, depuis le réfrigérateur où les bières s'entassent jusqu'à l'espace étroit entre les seins de Fiona, allongée sur la table basse du salon. Une bouche inconnue lape goulûment de la tequila dans le creux de son nombril et elle glousse comme si c'était la chose la plus merveilleuse qu'il soit. Puis elle se réveillera certainement le lendemain avec un mal de crâne et une chlamydia carabinée, en plus du maquillage qui aura coulé autour de ses yeux. De la drogue qui tourne dans le moindre petit recoin de la pièce : séchée, moulue, en cachets, en pochon, en gouttelettes transparentes. Des relents de weed embaument l'air et me font tourner la tête, ce qui est amplement suffisant pour me détendre. Les quelques joints que j'avais fumé pendant mon adolescence m'avait suffi et je me contentais de regarder, à défaut de participer, à moins d'être sollicité pour rouler un cône. Défoncés jusqu'à la moelle, les yeux rouges et éclatés, incapables d'arrêter le tremblement de leurs mains et la mollesse de leur état. D'ici quelques heures, ils allaient se jeter sur toute la nourriture à portée de vue pour rassasier leurs cerveaux détraqués. J'ai pouffé en apprenant que la sensation de faim n'était pas réelle, qu'elle n'était due qu'à une fausse transmission par les synapses à cause des molécules étrangères. Dire que je m'étais empiffré comme un mendiant, certaines fois. Le sexe n'échappe pas à la règle, parce qu'il en est toujours question dans ce genre d'événement. Les produits désinhibent, délient les langues, que ce soit pour parler autant que pour la fourrer dans la gorge de quelqu'un d'autre. Les esprits s'échauffent, les corps se glissent les uns contre les autres. Des murmures, des gémissements, des cris parfois. Et ça en dit long sur les performances des uns et des autres, cela dit. J'ai déjà passé des heures avec Rowan à écouter les harmonies languides à travers des portes en se marrant comme des baleines, à imaginer des scénarios délirant tout en descendant des litres de bière bon marché. Je me souviens avoir bécoté des mecs à l'arrière des jardins ou dans l'espace exigu d'un placard à balai avant de les attirer jusqu'à chez moi. M'attirant les foudres de mes parents quand ils découvraient un inconnu dévorant leurs paquets de céréales de bon matin.

Mais c'est bien la seule chose pour laquelle ils m'avaient houspillé et je n'aurais jamais assez de temps pour leur dire à quel point je les aimais.

Pourtant, il me semble que j'ai trouvé mon contraire, ce soir. L'exact opposé dans le reflet de la glace, à dissimuler ce que je me faisais une fierté de monter. Je n'ai jamais spécialement été dans la démonstration mais je n'ai jamais eu honte de ce que j'étais, de qui je pouvais bien aimer. Je n'étais pas de ces gens qui le crient sur les toits parce que j'ai quand même un esprit de conservation. Mais je ne m'étais jamais opposé à mes préférences, je n'avais cherché à les repousser au plus profond de moi. Alors que le saumon, il s'efforce de prouver une chose en laquelle il ne croyait absolument pas. Tout son être criait au désir pour le service trois-pièce, sans compter les regards enflammés qu'il lançait à la ronde en croyant être discret. Et c'était risible, en fin de compte. Tout aussi risible que les paroles qui profère et qui doivent lui brûler la gorge. Ses épaules se carrent et malgré les quelques centimètres qu'il a de plus que moi, je n'ai pas l'impression d'être le plus impressionné des deux. « Je pourrais presque te croire, si t'étais pas en train de me dévorer des yeux. » je murmure, avec un sourire narquois. Puis je lui explique calmement que le maître des lieux est certainement en train de tartiner une sombre inconnue dans un recoin de sa maison, si ce n'est pas dans le lit de ses propres parents. Il n'a jamais eu aucune morale, de toute façon. Et je me trace un chemin en direction de la cuisine, désormais déserte. Le frigo est tout à moi et je prends le temps de regarder ce qui s'y trouve. Quitte à boire de la bière pour le reste de la soirée, autant sélectionner de la bonne qualité. Et je porte mon choix sur une délicieuse Bud que je décapsule en posant le bout contre le plan de travail, tapant du poing sur le dessus. La mousse remonte et je porte le goulot à mes lèvres pour éviter un tsunami sur ma nouvelle chemise. Une seconde main qui m'a coûté vingt dollars, quand même.

Puis le bruit de l'eau qui coule me fait tourner la tête et l'Award de l'homme le plus viril de la soirée se serre un verre d'eau. Un verre d'eau. Please. Je me retourne pour l'observer, laissant courir mon visage sur sa carrure, son profil agréable. Parce que moi, je le fais sans aucun complexe. Et qu'il y a matière à regarder, à vrai dire. Ses yeux clairs croisent les miens et un sourire fleurit à nouveau sur mes lèvres. Mon Dieu que ça devait insupportable de se refouler à ce point. Pourtant il continuait de jouer les durs alors que j'avais l'impression qu'un néon lumineux me criait qu'il était tout aussi hétérosexuel que je l'étais. « Et moi je suis Elton John. Mais étanche donc ta soif, Casanova. » (Rpception ? À peine. Coucou Moe.) J'avais presque oublié à quel point j'étais charmant quand j'étais sous l'emprise de l'alcool. Mais ce genre de gars, aussi plaisant à reluquer soit-il, est l'antithèse de ce pourquoi je me bats depuis toujours. Et ça me rend dingue de voir à quel point on peut se noyer dans le déni. Sa question ne me surprends pas, parce que j'ai également cette impression de déjà vu. Sans pour autant réussir à replacer son visage quelque part. « Je te l'ai dit juste avant. Mais tu m'excuses, j'ai oublié mes lunettes fumées et ma veste à paillettes dans mon scooter. » je réponds sur un ton tout aussi chaleureux que le sien. C'est à dire platement, malgré l'énorme sourire hypocrite qui orne ma bouche. Je prends une autre lapée de bière, choisissant délibérément de laisser glisser mes lèvres plus longtemps que prévu sur le goulot, mon regard dirigé droit dans le sien. Il pouvait me dire tout ce qu'il voulait, nous savions tous les deux que j'étais capable de lui donner la trique en l'espace de trois minutes chrono. Si ce n'était pas déjà le cas. Je pose le bout de mes fesses sur le comptoir derrière moi sans le quitter des yeux, alors que la fête bat son plein de l'autre côté de la pièce entrouverte. Je glisse à tâtons le long de mon pantalon pour allumer une nouvelle cigarette, laissant la fumée flotter en fine volutes autour de moi. « Comment tu fais ? » je lâche, en suspension dans l'air, entre nous.

Cette question était pleine d'insinuations et je savais qu'il était assez intelligent pour les comprendre, même s'il préférait garder la face. Vu qu'il semblait préférer ma compagnie à celle de la greluche peroxydée, autant la mettre à profit pour comprendre ce qui pouvait bien se tramer sous sa petite tête auréolée de cheveux sombres. Parce qu'il était un mystère qui m'intriguait et la curiosité avait toujours mon plus grand défaut.    



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MessageSujet: Re: Temptation (ft. Milo) Temptation (ft. Milo) EmptyJeu 7 Mai - 17:14


Temptation
Tim & Milo


Vous avez passé l'après-midi à vous serré l'un contre l'autre, gourmand de ce contact dont vous n'aviez pas réussi à vous lasser. Pour la première fois, vous aviez laissé parler vos cœurs et ils battaient à l'unisson, comme une légère caresse qui vous enveloppait. Tu avais peur, mais ce que tu ressentais était plus fort encore, et tu avais l'impression que Caleb était dans le même état. Les sourires étaient encore un peu timides, les yeux encore un peu fuyants, mais les gestes tendres étaient naturels, instinctifs. Les heures défilant trop vite, l'heure de vous séparer était arrivée et tu regrettais déjà que Caleb s'en aille. D'un sens, c'était peut-être mieux ainsi car tu avais peut-être besoin d'un moment de solitude pour remettre tes idées en ordre, pour essayer de comprendre tout ce qui se passait à l'intérieur de toi. Alors Caleb s'était finalement relevé du sol où vos vies avaient pris un autre tournent, et il t'avait serré une dernière fois dans ses bras. Avant de quitter ta chambre, il t'avait cependant regardé avec sérieux et tu avais compris qu'il était sans doute plus terrifié que toi. « Tim, je.. mes parents ne sont pas du tout comme les tiens. Ils détesteraient ce qu'on est entrain de faire. Alors je sais que c'est peut-être étrange de te demander ça, mais... s'il te plaît, ne dis rien à personne. Pas même à ta famille. » Tu n'avais pas l'impression de devoir cacher quoi que ce soit, parce que tu savais bien que tes proches n'avaient pas l'esprit étriqué. Sans doute t'encourageraient-ils à trouver ta propre voie. Pourtant, tu l'avais regardé et tu lui avais souri avant de poser tes lèvres sur son front. « Je vais garder ça pour moi, Caleb. Je te le promets. Personne n'en saura rien. » Dans son regard, tu avais vu le sentiment de honte briller, et tu comprenais un peu, mais pas totalement.

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Aujourd'hui, celui avec le regard honteux, c'est toi. Tu voudrais t'arracher toutes ces pensées qui traînent dans ton esprit, tu voudrais être l'homme que tu montres. Parce que celui-là, les gens semblent l'apprécier, ils recherchent même sa présence. Parce que celui-là, il a un groupe de potes sur qui compter, il ne craint pas de se faire dégommer la gueule dans une ruelle. Et tu sais pertinemment que tout ça changerait si tu te laissais aller à montrer ta véritable personnalité. Et puis, tu n'arrives pas à accepter cette partie de toi, et tu luttes jour après jour pour l'étouffer. Tu fais tant d'efforts que parfois, ça te serre la gorge et tu n'es même plus capable de te regarder dans une glace. Parce que tout en toi est devenu à gerber. Tu ne comptes plus les regards aguicheurs qu'on te lance, pourtant. Comme cette meuf qui attendait que tu la rejoignes pour coller son corps au tien et danser d'un même mouvement. Tu n'en avais vraiment pas envie ce soir, tu étais épuisé par cette épreuve que tu t'infligeais trop régulièrement. Comme une preuve aux yeux de tous, pour leur montrer que tu étais irréprochable. Alors tu ne sais pas pourquoi, mais tu te mets à jouer sur une corde dangereuse avec cet inconnu qui a attiré ton attention. Tu le sais, il t'a démasqué. Et malgré la peur qui te noue le ventre, tu ne peux pas t'empêcher de la regarder avec cette étincelle de désir. Ce qu'il remarque évidemment, et il ne manque pas de te le faire savoir lorsque tu prétends préférer les seins. « Je pourrais presque te croire, si t'étais pas en train de me dévorer des yeux. » Tu essaies du mieux que tu peux de changer ton regard, mais c'est n'importe quoi. Tu le regardes intensément sans même le vouloir, tu ne contrôles plus rien, ton corps mène son propre chemin contre toi. En clair, tu es dans la merde.

Et cette merde, elle t'anime tant que tu décides de le suivre dans cette cuisine, même si tu trouves une excuse bidon pour expliquer ta présence dans cette pièce. Tu touches à peine à ton verre d'eau à vrai dire, tu as bien d'autres choses pensées qui s'agitent en toi. « Et moi je suis Elton John. Mais étanche donc ta soif, Casanova. » D'accord, donc il ne te croit pas. Est-ce toi qui te trahis trop facilement, ou lui qui lit trop bien en toi ? Tu ne sais pas, mais une idée germe déjà dans ton esprit. Peut-être pourrais-tu faire confiance à une seule personne, pour une fois ? « Elton John, rien que ça. » tu râles. Certes, ce garçon t'intrigue beaucoup, mais il t'agace aussi de par ses répliques moqueuses. Tu ne le connais pas, pourtant, tu as l'impression que sous cette carapace de clown, il y a bien plus à découvrir. Tu finis par lui demander son nom, précisant qu'il t'est familier. Et à nouveau, il en profite pour montrer ses talents dans le domaine du cynisme. « Je te l'ai dit juste avant. Mais tu m'excuses, j'ai oublié mes lunettes fumées et ma veste à paillettes dans mon scooter. » Cette fois, tu ne peux retenir un rire léger. Tu l'imagines déguisé en Elton John avec les accessoires dont il a parlé. « Bien, je note. » Cette capacité à répondre par le minimum syndical, tu la développes depuis longtemps. Et tu es heureux que ça te serve à quelque chose ce soir. Quand tu reposes tes yeux sur lui, tu te tends encore plus. Pour un peu, tu pourrais croire qu'il essaie de t'allumer. Et plus tes yeux s'attardent sur lui, plus ça fonctionne. Tu sens ton corps réagir, tu détournes les yeux, essayant de ne pas imaginer plus. Tu es clairement mal à l'aise, tu ne sais pas où poser le regard pour rester naturel. Et alors que tu luttes contre toi-même, sa voix te sort de tes pensées. « Comment tu fais ? » Cette question, tu ne t'y attendais pas. Mais ce mec ne fait pas dans la dentelle, et tu comprends immédiatement de quoi il parle. Ton sourire s'efface, tu trembles presque de panique. Quelques longues secondes s'écoulent avant que tu ne trouves quoi lui répondre. Et tu reprends ton verre d'eau pour le siffler d'une traite, pour ensuite te retourner vers l'évier et t'en resservir un. Tu ne tiens vraiment pas à ce qu'Elton John lise ton mensonge dans tes yeux lorsque tu ouvriras à nouveau la bouche. « Eh bien en fait, c'est plus facile que ça en a l'air. » Si seulement c'était vrai. « Il suffit simplement d'avoir de la volonté, même quand on essaie d'influencer ton choix. » Tu aurais pu répondre ça à sa vraie question, mais tu fais mine d'en avoir entendu une autre. « Bref, pour te répondre, ne pas boire d'alcool n'a rien d'exceptionnel. Pas besoin de ça pour s'amuser. » Bon, ça, tu y crois vraiment, même si les raisons pour lesquelles tu n'en consomme pas sont légèrement plus complexes qu'une histoire d'amusement. Tu te retournes enfin vers l'inconnu dont tu ne connais toujours pas le nom, mais tu te refuses à le regarder. À la place, tes yeux cherchent la sortie. C'est pourtant clair que tu voudrais rester ici, à discuter d'alcool et à profiter de la vue. Mais si tu fais ça, tu sais que tu risques de faire une grosse connerie. Et tu as fait tant de sacrifices pour qu'on ne comprenne pas ce que tu étais... Tu ne peux pas gâcher tout ça. Oui, tu vas partir. Tout de suite. Maintenant. Tu vas aller rejoindre la midinette qui ne demande que ça, et puis tu vas la baiser si fort que toute l'unif en parlera. Tu la regarderas avec haine quand elle explosera de plaisir et pourtant, tu lui diras que c'était fabuleux. Qu'elle t'a rendu fou. C'est ce que tu vas faire dès que tu arriveras à détacher tes yeux d'Elton John. C'est ce que tu vas faire quand tu seras capable de le fuir. Parce que c'est ça que tu devrais faire, le fuir. Courir comme si tu avais le diable aux trousses. Pourtant... tu restes là, incapable de prendre de la distance, et tu te retournes une fois de plus vers cet évier, ne sachant plus quoi faire, quoi dire, quoi penser. Au final, tu décides de lui dire un truc sincère, un truc vrai. Parce que de toute évidence, il ne croit pas à ton manège et tu n'as pas la force d'essayer de le convaincre. « T'es bien conservé pour un mec de 73 balais. » Peut-être qu'en admettant à demi-mot qu'il a vu juste, il te dira lui aussi un truc à son sujet. Genre donnant-donnant.

Même si de toute évidence, tu as plus à y perdre que lui.
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Milo Brennan
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MessageSujet: Re: Temptation (ft. Milo) Temptation (ft. Milo) EmptyVen 8 Mai - 21:02

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Observer les autres était un passe-temps qui m'accompagnait depuis bien longtemps déjà. Parce qu'on peut en apprendre tellement sur autrui rien qu'en analysant son comportement, ses habitudes, sa manière de se mouvoir et de parler. Parce que les gestes avaient tellement plus de sens que les mots et j'avais rapidement compris que la bouche pouvait mentir mais que les yeux disaient toujours la vérité. Qu'il était facile de dire des choses que l'on ne pensait pas alors que nos pupilles criaient l'exact contraire. Qu'il suffisait de quelques indices pour capturer l'essence d'une personne, de quelques mouvements pour approfondir la recherche de la réelle personnalité des autres. Parce que les apparences étaient si simples à façonner qu'il fallait s'y intéresser de près pour déceler les failles. Il était facile de se montrer sous un jour qui convenait à la demande sociale, facile de se laisser tenter par la normalité. Rentrer dans le moule pour contenter les conventions alors que tout notre être criait à l'injustice, au mal être. On forçait les gens à se comporter d'une manière qui ne leur ressemblait pas, parce que beaucoup n'acceptaient pas la différence. Parce ce qui ne nous ressemble pas, ce que l'on ne comprend pas nous fait peur. Et que le monde a toujours voulu poser des mots sur les choses pour obtenir du pouvoir dessus, effrayé de ne pas pouvoir leur donner des explications logiques. Mais il n'y avait aucune explication au fait que mon père aimait ma mère et que moi, j'aimais les hommes. Rien d'autre que la vie, qui avait décidé que ça serait comme ça, que mon coeur ne battrait que pour ce qui avait une paire de couilles entre les jambes. Et peu importe que ce ne soit pas ce qui était prévu par la société. J'emmerdais la société et ses raisonnements étriqués. J'emmerdais cet univers où l'on ne pouvait pas s'aimer les uns les autres, sans distinction de genre et de rare, au risque d'être jugés et battus si ça ne convenait pas à la majorité.

J'avais décidé d'embrasser cette part de moi, de l'accepter pleinement, j'avais décidé de vivre, tout simplement.

Ma bière est fraîche dans le creux de ma main, au contraire de mon esprit qui bouillonne face à ce joli visage et ces paroles creuses. C'est amusant de voir à quel point l'être humain est capable de refouler sa propre personnalité pour contenter les autres. « Rien que ça. Mais je signe pas d'autographes ce soir. » je souffle avec une sorte de défi, avant m'adosser au plan de travail pour l'observer, lui le saumon qui continue à remonter inlassablement le cours de la rivière. Lui qui n'a presque pas touché à son verre alors qu'il disait avoir soif. Et ses yeux qui ne cessent jamais leurs allers-retours sur mon visage alors qu'il jurait presque que mon service trois pièces était de trop dans l'équation. Et l'éthanol a juré ma perte, alors que je continue à nager dans le cynisme face à cet étonnant vis-à-vis. Je n'ai pas envie d'être conciliant, ce soir. J'ai envie de jouer, de m'amuser, de titiller sa curiosité, autant qu'il titille la mienne. J'ai envie de le repousser dans ses retranchements, j'ai envie de dégager le vernis lisse qu'il s'efforce de garder intact. Gratter la surface pour découvrir ce qui se cache dessous. M'amusant des expressions de son visage alors que je joue délibérément de mes lèvres sur le rebord de la bouteille. Je finis par poser la question qui dérange, la question qui me dévore depuis de nombreuses minutes. Le sujet épineux, celui qui me fâche, celui qui doit le ronger depuis le début de son comportement contre-nature. Parce que ça l'était pour moi, plus que tout autre chose. Mes mâchoires se serrent à sa première phrase et je comprends que ce petit con a décidé de jouer sur les mots. Très bien. J'accepte le challenge. « Ah oui ? » je demande, innocemment, jouant avec le liquide doré emprisonné dans sa cage de verre. « De la volonté ? » Même si ça me rendait dingue rien que d'y penser, il en avait, de la volonté. Assez pour continuer de jouer les mâles alors qu'il avait des besoins et des envies identiques aux miens. Qu'il suffisait d'un mouvement pour que tout dérape dans cette cuisine qui avait du être l'hôte de tous les actes les plus dégradants. Je mords ma lèvre inférieure, observant la foule mouvante qui s'amasse dans le séjour. « Je vois. » je souffle, la tête penchée sur le côté.

C'était facile, de changer le cours de la discussion pour rester sur quelque chose de plus léger. De ne pas s'attarder sur la tournure qu'avait pris cette conversation. Mais soit, il voulait rester dans sa zone de confort. Sauf que je n'étais pas de cet avis. Et que je n'avais rien à y perdre. On m'avait déjà diagnostiqué des déviances inexistantes, des maladies mentales imaginaires, on m'avait déjà frappé, je connaissais la chanson. Mais de ce que je voyais, je n'allais pas être celui qui perdrait ses moyens, dans tous les cas. Et je contourne doucement l'îlot central, alors qu'il s'est tourné à nouveau vers l'évier. Parce qu'il ne me disait jamais rien de vrai en me regardant dans les yeux. Il savait. Il savait qu'il ne pouvait pas me parler face à face et prétendre être honnête. Je glisse sur le lino jusqu'à m'approcher à nouveau, pour me retrouver tout près. Mon coeur bat vite, appréhendant la suite. Je ressens une sorte d'euphorie malsaine et c'est étrange à quel point j'apprécie ce moment. « Manger cinq légumes et légumes par jour et ne pas rater mes séances de pilates. » je réponds franchement, avec un sourire amusé. Puis avec insolence, je viens poser mes mains à plat sur le lavabo, de part et d'autre de sa taille. Mon corps s'avance encore, si c'est possible, à tel point que je peux sentir son souffle sur ma bouche. « Tu parlais de volonté, juste avant. Ça m'intrigue beaucoup. Qu'est-ce que tu ferais si tu avais une bouteille de bière devant toi, d'une marque qui te plaît beaucoup ? » je susurre, avec un demi-sourire. « Elle est ouverte, prête à consommer. Et tu aimes vraiment ça. Elle est toute proche, à portée de main. Terriblement tentante. » je rajoute, les yeux pétillants. Je voulais voir jusqu'où sa volonté allait, trouver le point de non-retour, savoir si c'était aussi facile qu'il le prétendait, de renoncer à ce qui nous fait tant envie.          



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MessageSujet: Re: Temptation (ft. Milo) Temptation (ft. Milo) EmptyJeu 21 Mai - 14:31


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tumblr_oof3tlPh0U1qa16vyo6_250.gifv Des individus étranges, tu en avais vu des tas dans ta petite vie minable. Pourtant, celui qui se trouve face à toi ce soir est différent. Tu ne sais pas vraiment expliquer pourquoi, mais il provoque beaucoup trop de choses en toi. Au fond, tu espérais ne jamais croiser la route de quelqu'un comme lui, parce que tu avais de moins en moins confiance en ta capacité de te réprimer toi-même. Tu avais évidemment traversé des moments plus difficiles que d'autres, des instants où le désir te faisait perdre la tête au point que tes phalanges allaient s'écraser sur les murs de ton garage. Ces jours-là, la haine que tu ressentais envers toi était si grande, que tes mains n'étaient plus qu'une accumulation de plaies et de sang. Tes parents t'avaient même surpris un jour, et ton père avait eu bien du mal à t'éloigner de ce béton que tu considérais comme une échappatoire. S'étaient ensuivies deux heures de conversation muette avec eux. Ils t'avaient posé mille questions, tu avais donné zéro réponse, te contentant de regarder le sol en étant totalement déconnecté de tout. « Fils, peu importe ce qui te ronge, tu peux nous en parler. » t'avait dit ton paternel. Et là était le problème, tu n'avais pas été capable de prononcer le moindre mot. La vérité n'avait pas franchi tes lèvres, de même que les trente-six mille excuses que tu avais préparées. Ta mère quant à elle, avait utilisé une autre méthode, beaucoup plus vicieuse, mais qui n'avait eu aucun effet sur toi. De toute façon, tu n'avais pas compris grand-chose ce soir-là. « Le mal que tu te fais, tu nous le fais à nous aussi. On se rend bien compte que tu ne vas pas bien, et ça nous brise le cœur. Pour toi, pour nous, il faut que tu parles chéri... » Le silence lui avait encore répondu, tandis que toi, tu t'étais levé pour échapper à leurs questions trop insistantes.

Les soirées boxe contre les parois du garage se sont faites plus nombreuses, les cernes de tes parents aussi. Tu n'allais pas mieux et eux non plus.

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L'Elton John des temps modernes, lui, semble parfaitement à l'aise. D'autant que tu as l'impression qu'il adore jouer avec toi. « Rien que ça. Mais je signe pas d'autographes ce soir. »  Dommage. Tu affiches un petit sourire en coin, parce que tu l'imagines très bien te signer un autographe, autre part que sur du papier... À cette idée, ton sourire s'efface, tu te rends compte à quel point tu es ridicule. Pitoyable. Stupide. Et lui, cet illustre inconnu, il continue à te provoquer et à s'amuser. Tu t'en veux parce que tu sais que tu lui donnes les réactions qui le confortent dans son comportement. Mais le filtre que tu affiches tous les jours, tous les soirs, à chaque instant, s’effrite de plus en plus, sans que tu ne sois capable de le contrôler. Et c'est encore plus vrai lorsque Elton te pose la question que tu redoutes tant. D'ailleurs, tes jambes se mettent à trembler et heureusement que tu peux t'appuyer sur le rebord de l'évier. Ça t'aide à formuler ta réponse, même si ta voix tremble un peu. Et pour le coup, tu es fier d'avoir trouvé cette manigance pour ne pas avoir à répondre à la vraie question, celle qui est restée sous-entendue. Tu prétends que c'est facile, mais ça ne l'est pas. Et tu sais pertinemment que ça ne le sera jamais. « Ah oui ? » Putain, la star du jour ne se contente pas de tes réponses, non. Ce serait bien trop simple. Ne souhaitant pas entrer dans les détails, ne sachant de toute façon pas par quelle idée lumineuse t'en sortir, tu te contentes d'un bref hochement de tête. Et tu poursuis ton petit discours malin, aussi à l'aise qu'un poisson sur la terre ferme. « De la volonté ? » Il commençait fortement à t'agacer avec ses questions et son petit air narquois. Et malgré tout, tu continues à le dévorer des yeux. « C'est un mot trop compliqué pour toi ? Tu veux peut-être une définition ? Si c'est le cas, désolé, je ne suis pas un dictionnaire. »  dis-tu le plus sereinement possible. Et pourtant, serein, tu ne l'es clairement pas. Tu détestes cette sensation que tout t'échappe subitement. Sans attendre sa réponse, tu termines en précisant que depuis le début, tu parlais de l'alcool, et non d'autre chose.

Tu finis par tenter une demi-vérité, chuchotant qu'il est bien conservé. Et c'est le moins que l'on puisse dire, parce que ce garçon, il avait réveillé quelque chose en toi. Tu pourrais presque te sentir durcir, rien qu'à le regarder. « Manger cinq légumes et légumes par jour et ne pas rater mes séances de pilates. »  Hilarant, vraiment. Si c'était ça son secret, ça paraissait simple. Bien que le pilate ne soit pas à ton ordre du jour. « Fastoche »  tu dis, en esquissant un sourire que seul l'évier peut voir. Et alors que tu luttes pour ne pas le couvrir de compliments plus flatteurs les uns que les autres, tu le sens s'approcher de toi. Tu déglutis péniblement, sachant très bien que tu nages dans un océan de merde. Pourquoi insistait-il à ce point pour te faire craquer ? Tu n'étais même plus sûr de pouvoir lui fournir la définition de la volonté. Ah ça oui, tu en avais de la volonté. Mais une toute autre que celle qui t'habitait depuis le depuis de la soirée. Ce que tu voulais à présent, c'était juste te retourner pour le regarder dans les yeux, pour lui faire comprendre à quel point il te chamboulait, à quel point il était dangereux pour toi. Surtout qu'il avait pris la liberté d'envahir ton espace personnel, posant ses mains de chaque côté de toi. Mais à la place, tu te tournes vers lui avec des yeux froids et accusateurs. « Tu parlais de volonté, juste avant. Ça m'intrigue beaucoup. Qu'est-ce que tu ferais si tu avais une bouteille de bière devant toi, d'une marque qui te plaît beaucoup ? »  Il te défie clairement. Ça te fait peur, ça t'anime comme rarement. « Elle est ouverte, prête à consommer. Et tu aimes vraiment ça. Elle est toute proche, à portée de main. Terriblement tentante. »  Putain, tu étais vraiment mal, là. Ta seule envie était de te jeter sur lui pour lui montrer ce que tu ferais. Ses yeux brillants font briller les tiens, et cette fois, avec son parfum qui t'entoure et son visage incroyablement beau, tu es incapable de contrôler ce qui se passe plus bas. Tu bandes carrément. C'est au moment où tu t'en rends compte que tu commences à paniquer dix fois plus. Ce petit jeu de merde va beaucoup trop loin, tu dois y mettre un terme avant qu'il ne soit trop tard. Avant que tu fasses une chose totalement folle, totalement irréfléchie et stupide. Tu refuses de foutre en l'air tous les efforts que tu fais au quotidien. Et comme l'homme en face de toi a l'air de comprendre le combat intérieur que tu mènes, tu décides de jouer franc jeu, même si ça te fait passer pour un lâche. De toute façon, c'est ce que tu es, autant l'assumer autant que possible. « Je lui demanderais de ne pas me tenter et de s'éloigner. Parce que boire cette bière très très très tentante, pourrait foutre ma vie en l'air. »  C'est la seule chose dont tu es réellement convaincu. Et tu n'es pas prêt à faire face à cela, surtout pour une bière parmi tant d'autres. « Et combien même je déciderais de succomber... ça ne serait pas à la vue de tous. » Tu tiens beaucoup à préserver ton petit secret, ce n'est pas pour l'afficher dans une cuisine où n'importe qui pourrait débarquer et le crier sur tous les toits. Malgré tout... tu ressens cette chaleur dans le creux de ton ventre, tu n'arrives pas à aligner deux pensées cohérentes. Tu rêves juste de plaquer tes lèvres contre les siennes et de laisser tes instincts guider cette rencontre. Et même s'il adore visiblement s'amuser de toi, tu es presque sûr que ton secret est bien gardé avec lui. À partir de là, tu pourrais peut-être... te laisser aller ? Juste une fois. Une seule petite fois, pour te convaincre que c'est une mauvaise idée et donner du poids à tes arguments ridicules. Tu ne sais pas, tu ne sais plus. Et les mots franchissent ta bouche avant même que tu réfléchisses. « Mais qui parle avec sa bière, franchement ? Personne. »  Tu mords ta lèvre inférieure, comme pour signifier que tu luttes beaucoup trop intensément, que tu peines vraiment à le supporter. Et tu tentes de t'enfuir en prenant ses mains dans les tiennes, avec dureté et force, du moins, c'est ce que tu crois, et tu essaies de les dégager pour passer. Sauf que tu n'y arrives pas, tes mains sont du coton au contact des siennes, et tu comprends que quoi que tu fasses, Elton John a gagné, ce soir. Presque sans voix, tu chuchotes un bref « Je dois partir. » , espérant que l'inconnu t'y aide. En réalité, tu ne dois pas vraiment, mais c'est la meilleure chose à faire.


Après tout, les murs de ton garage t'attendent.
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MessageSujet: Re: Temptation (ft. Milo) Temptation (ft. Milo) EmptyVen 8 Jan - 22:33

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J'ai toujours trouvé terrible la manière que certains être humains avaient de s'infliger autant de douleur. Volontairement. Pour de multiples raisons qui ne regardaient qu'eux, sur le principe, mais qui me donnaient envie de casser des assiettes sur le sol. Parce que je prônais la liberté et l'acceptation de soi-même, j'avais du mal à accepter les gens qui se complaisaient dans le mensonge, qui continuaient leurs petites vies comme si de rien n'était alors qu'ils n'étaient absolument pas en phase avec les besoins qui leur étaient propres. Des quotidiens bien rangés, à répéter inlassablement les mêmes choses, à vouloir se glisser dans un moule fabriqué par la société sans même réfléchir. Des gens qui obéissaient sans broncher à des raclures de patrons alors qu'ils rêvaient de leur coller leur clavier d'ordinateur dans la gueule. Des maris qui baisaient leurs femmes un soir sur deux alors qu'ils ne pouvaient pas s'empêcher de reluquer les culs de leurs virils collègues à la pause café du lendemain matin. Des gens qui choisissaient délibérément de vivre en décalage avec ce que leur criait leur âme, par simple peur de l'inconnu. Et je connais plein de gens qui m'auraient regardé de haut et qui m'auraient dit que c'était la société. Que c'était comme ça que la machine fonctionnait, si l'on voulait vivre paisiblement, sans problèmes.

Mais j'emmerdais la société et toutes ses contraintes, ses idées préconçues, avec sa propagande pour un monde insipide et hypocrite. J'emmerdais le monde qui cherchait à me dicter ma conduite, qui cherchait à me museler parce que j'avais le malheur de nager dans le sens contraire. De remonter le fleuve, comme ces saumons qui bravaient la puissance du courant pour retrouver leurs racines. On revient toujours à cette histoire de poisson, au final. Tout ça pour dire que je savais à quel point elle était pourrie jusqu'à la moelle. Et que personne n'allait m'empêcher de dire haut et fort ce que je pensais.

Alors les réactions de ce gars à mon encontre, elles me paraissent risibles. Parce qu'il continue de nier, nier et nier encore, de réfuter ce qu'il désire le plus. Il aura beau dire ce qu'il veut, essayer de dévier, ça ne pourra pas fonctionner. Pas quand tout son être me crie qu'il aimerait me sauter contre le comptoir de la cuisine si personne d'autre ne risquait de s'aventurer par ici. Je le sens vibrer par le moindre pore de sa peau. Dans l'étincelle qui anime son regard. C'est difficile de manquer le désir quand il se trouve aussi proche de nous. Mais j'étais soufflé par sa retenue, par ce self contrôle effrayant, tant il persistait. Comme s'il était conditionné. Comme si la simple idée de se laisser aller était pire que quoi que ce soit d'autre sur cette planète. Il répond à mes questions par d'autres questions, il détourne la vérité pour ne pas avouer alors que ses iris brillent d'un feu qui lui semble difficile à éteindre de lui-même. Surtout que je ne fais absolument rien pour lui venir en aide. Pire, je jette de l'huile sur les flammes, de mon plein gré. J'attends de voir à quel moment il va craquer. Quel sera le geste ou la parole qui briseront la barrière, ouvriront la vanne, réussiront à libérer la créature emprisonnée à l'intérieur. À cet instant, il n'y plus grand chose du pédagogue. Mais ma vie professionnelle est remisée au placard pour encore quelques heures. Il n'y a plus que Milo. Milo qui attend sournoisement que le volcan n'entre en éruption. Qui continue de tester un peu plus les limites, qui continue de marcher en équilibre sur un fil tant que la corde reste tendue. « Pas vraiment. Mais heureusement, j'aime bien l'activité physique. » je souffle, d'une voix soyeuse, approchant doucement de l'évier contre lequel il se tient. Notant les jointures saillantes de ses larges mains qui y sont agrippées. J'empiète sur son espace vital, j'envahis sa bulle, je fais exploser la distance qu'il s'acharnait à mettre pour garder son calme. M'appuyant de part et d'autre de sa taille contre le rebord de l'évier, assez prêt pour sentir la chaleur qui émane de lui et humer l'eau de Cologne dont il s'était aspergé mais avec ce qu'il faut de retenue pour conserver un dangereux équilibre.

La tentation, à portée de main mais pas totalement accessible.  

Et le dilemme que je lui pose, alors qu'il s'est enfin tourné dans ma direction. Que je lui susurre, détachant chaque mots pour qu'il puisse avoir le temps de s'implanter dans chaque parcelle de son cerveau. Mes yeux qui voyagent ici et là sur son visage, sur ses traits infiniment crispés. La tension est électrique, presque palpable tant elle me semble lourde. Un sourire étire doucement mes lèvres quand son minois s'imprègne de panique. En simultané avec la bosse que je sens légèrement presser contre mon pantalon. Mais je ne dis rien, je fais mine de ne pas avoir remarqué. Échec et mat. Les paroles qui suivent ne font plus aucun sens, surtout pas avec la preuve évidente de ses pensées qui pointe en direction de ma cuisse. Mon sourire s'efface soudainement et je penche à nouveau la tête sur le côté. « C'est ce que tu crois. C'est ce que la plupart des gens pensent, alors que s'ils finissent par tenter l'expérience, ils découvrent que ce n'est qu'une boisson extrêmement rafraîchissante. Et rien d'autre. » je souffle, sans ciller. « Peu de gens assument avoir très soif. Alors que ce n'est pas un mal de vouloir répondre à ses besoins. » je rajoute. Et nous savons très bien qu'il n'est plus question de bière, dans cette discussion. Mais s'il veut continuer à jouer sur les mots, très bien, je suis son homme. « Et pourquoi pas ? » je lâche, avec un sourire narquois. J'étais certain qu'il se sentirait bien mieux, pourtant. Plus en adéquation avec lui-même. Pourtant, je sens qu'il cherche la fuite avant même qu'il n'attrape mes mains entre les siennes. Ses paumes chaudes enveloppent les miennes et je me sens légèrement frissonner. Pourtant, alors que je pensais le voir se dégager aussi vite que possible, il semble figé. Je dois partir. Plus qu'une lutte intérieure, c'est la panique je vois traverser son regard. Et je ne suis pas assez cruel pour le retenir alors qu'il est pris d'une telle urgence de s'en aller. Je pense que j'en ai fait assez et j'ose espérer avoir réussi à planter la petite graine de curiosité dissimulée derrière mes paroles. Je finis par dégager mes mains de son étau tremblant alors de lever les bras, en signe de reddition. « Je ne vais pas te retenir dans ce cas. » je réponds platement, sans le quitter du regard. Puis je recule de quelques pas pour m'appuyer contre l'ilot central, un nouveau sourire fleurissant sur mes lèvres. « Mais si tu te décides un jour à boire cette bière, fais-moi signe. » je susurre, les yeux pétillants.

Finalement, sa silhouette s'éloigne sans demander son reste, son visage se retournant une dernière fois pour m'observer avant de disparaître dans la foule. Et je me remémore comment respirer correctement, mon coeur battant anormalement vite dans ma poitrine. Je finis ma boisson cl-sec avant de quitter la cuisine pour rejoindre l'extérieur, à l'opposé de la direction qu'il avait emprunté. Exhalant un soupir de contentement à la sensation de l'air nocturne sur mes joues. J'extirpe finalement une cigarette de mon paquet, l'allumant avant de tirer une longue bouffée qui ne m'aura jamais parue aussi bienfaitrice.

Comme je le disais, j'ai toujours aimé ce genre de soirée pour la diversité de rencontres qu'on y fait. Des plus banales à celles qui bouleversent le cours de notre vie.



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