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Haunted by the ghost of you. (Stellarth #4)

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MessageSujet: Haunted by the ghost of you. (Stellarth #4) Haunted by the ghost of you. (Stellarth #4)  EmptyMar 21 Avr - 15:28

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Barth & Stella

Quelle heure est-il ? Quel jour sommes-nous ? Je n'en ai plus la moindre idée. Je n'en ai plus rien à foutre, de toute manière. Les murs lambrissés de la bicoque me paraissent désormais trop grands, trop austères mais toujours aussi oppressants. L'atmosphère est saturée de nicotine, de bière chaude et de désespoir. La truffe du chien vient chatouiller ma joue mal rasée et ça me tire un rire nerveux avant que l'un de mes bras ne vienne s'étaler en travers de mon visage. L'étage est plongé dans l'obscurité parce que mes yeux ne supportent plus la lumière. Mon cerveau est déconnecté, comme s'il était passé sous un rouleau compresseur, incapable de former des idées cohérentes. Peut-être à cause de la quantité désastreuse d'alcool que je m'enfile tous les jours, sans compter. Sans me poser des limites, sans me soucier des conséquences que ça peut engendrer. Peut-être à cause de la pilule bleue que j'ai ingurgité en espérant qu'elle m'aidera à dormir d'un sommeil sans rêves. Je n'ose plus fermer les yeux, parce que les flashs qui m'assaillent me coupent le souffle. Et je me réveille avec l'impression d'étouffer. Et je regarde les craquelures aux plafond jusqu'à voir flou, jusqu'à ce que ça m'arrache un hurlement de frustration. Je tourne en rond dans ma cage austère, dans la cage dont je ne suis plus que le seul habitant. Stella est partie. Elle s'est glissé faiblement à travers la porte d'entrée, les yeux baissées. Elle a déposé un dernier baiser sur ma joue et ça a eu le goût d'un au revoir, une amertume qui est restée longtemps sur le bout de ma langue.

Et même si c'était dans la logique des choses, ça m'avait submergé. Je m'étais réveillé le lendemain matin avec un trou béant dans la poitrine. Puis les souvenirs avaient surgis de nulle part, les jours suivants. Son corps meurtri, au bord de la route. Puis le sang et la multitude de cachets. Cette soumission qui m'avait donné froid dans le dos. Ses yeux brillants et son sourire immense, au bord de la plage. Le contact brûlant de sa bouche contre la mienne. Sa présence délicate et ce parfum fleuri qu'elle laissait derrière elle. Cette manière de parler du bout des lèvres. Cette constante lumineuse dans mon existence terriblement sombre. Mais il avait fallu laisser la colombe s'envoler, retrouver son nid. Je n'étais personne pour l'empêcher de retrouver les siens, pour regagner sa famille. Je n'étais personne pour lui imposer ma présence alors qu'elle découvrait la liberté à nouveau et qu'elle avait enfin le droit à son propre libre-arbitre. Mais je sombrais, lentement. Jour après jour. Minute après minute. Je me retrouvais à nouveau seul, entouré de mes démons, me débattant dans l'obscurité.

Le chien aboie et ma main se déloge de mes yeux pour venir caresser sa truffe, tapotant le bout de son nez. « Va te coucher, Knox. Je n'irai nulle part. Comme si j'avais quelque chose de plus important à faire. » je murmure, d'une voix troublée par l'éthanol. Mais l'animal reste planté devant moi, ses yeux noirs me fixant avec de petits gémissements jusqu'à ce qu'il m'arrache un grognement. Et je comprends qu'il a besoin de vidanger. Putain. « Très bien. » Je me redresse et le monde tourne un peu, m'obligeant à plisser les paupières pour éviter d'avoir la nausée. Je frotte un début de barbe de la paume de ma main, restant immobile pour m'habituer à la lumière avant d'attraper une cigarette dans mon paquet, la glissant entre mes lèvres avant de l'allumer au bout du troisième essai avec une allumette. Même plus capable de craquer un bout de doigt du premier coup. Pitoyable. Et c'est chancelant que je traîne ma carcasse jusqu'à la porte d'entrée. Vacillant d'un côté et de l'autre, essayant de combattre la double-vision qui m'assaille dans tous les sens. Les objets ne sont que des formes floues qui tremblent un peu et je fais tomber la cendre dans un pot en terre-cuite qui traîne sur la commode. Le clébard s'agite de plus en plus et gratte la porte, sûrement pressé d'aller pisser contre un buisson. Attrapant le clenche que j'abaisse, je sens l'air frais s'infiltrer sous mon maigre tee-shirt en coton. J'inspire profondément avant de laisser passer le chien dehors quand je remarque une silhouette au milieu du chemin en gravillons. Nom de- « Saloperie de cachetons. » je lâche, avec un rire jaune. Manquait plus que des hallucinations et j'étais bon pour la camisole. L'alcool jouait un concerto déchaîné dans le creux de ma cervelle et je ressentais sa chaleur se diffuser dans mes veines. Le monde tangue dangereusement et je me sens tomber d'un côté, me rattrapant de justesse pour la rambarde du porche avec un juron. « Knox ? Dépêche ! J'commence à voir des choses et j'ai la dalle. » je gronde, en essayant de distinguer la forme du cabot dans la pénombre. Essayant de ne pas tourner les yeux vers la silhouette sombre qui n'avait pas bougé d'un iota. Qui me donnait l'impression d'être observé. Je voulais juste rentrer et continuer à me foutre en l'air.            


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MessageSujet: Re: Haunted by the ghost of you. (Stellarth #4) Haunted by the ghost of you. (Stellarth #4)  EmptyVen 24 Avr - 1:17

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Barth & Stella

«Stella, n'oublie jamais que l'on apprend de nos erreurs.»

Lorsque j'étais adolescente, ma mère me répétait souvent cette phrase. Je l'écoutais sans vraiment l'entendre, trop obnubilée par des choses bien moins importantes, comme le dernier film sorti au cinéma ou les ragots de couloirs à l'école. Et pourtant ce soir, devant cette maison, à quelques pas seulement de lui, je comprends enfin ce que ma mère entendait par là et une chose est plus que certaine : elle n'aurait pas pu me dire une phrase plus juste que celle-ci. Depuis que je suis retournée auprès de ma famille, cette sensation d'étouffer ne me quitte plus. Je ne supporte pas les regards qu'ils posent sur moi, entre angoisse, frustration et espoir. Ils sont impatients que je guérisse pleinement et que je redevienne leur petite fille rayonnante et solaire qu'ils aimaient tant. Sauf qu'au contraire de moi, ils n'arrivent pas à accepter la vérité : je ne serai plus jamais cette fille-là, même si je le voulais. Je ne suis plus qu'une jeune femme brisée, incapable de prendre ses parents dans les bras, incapable de rire à leurs blagues.

Après un énième regard de déception de la part de mes parents, je suis sortie prendre l'air avec pour seule compagnie la culpabilité, et j'ai prié pour que sur cette Terre, il y ait un endroit où je me sente enfin à ma place. Puis sans réfléchir, j'ai laissé mes pieds me guider. Je ne sais pas combien de temps j'ai marché, je ne suis pourtant pas étonnée de me trouver ici. Mes yeux tentent quelques fois de regarder vers le ciel, mais ils n'y restent jamais accrochés bien longtemps, comme si l'innocence des étoiles leur était insupportable. Comme si mon corps entier refusait toute beauté en ce monde, quelle qu'elle soit, par peur de simplement... ressentir quelque chose. Certes, le commun des mortels ne souhaite jamais sentir la douleur lui éteindre le cœur. Me concernant, c'est plus compliqué encore. Je refuse tout, les mauvais instants de la vie évidemment, mais aussi les bons. Parce qu'à chaque fois que j'assiste à un moment heureux, je m'attends à ce qu'il se termine dans la seconde suivante. Et je ne suis définitivement pas prête à voir s'écrouler le bonheur encore et encore. C'est sans doute ce qui m'a ramené à Barth. Ici, tout est imparfaitement vrai, et je n'ai besoin de rien d'autre, même si ce bonheur est brute.

Je me dirige si lentement vers la porte d'entrée que cela fait maintenant dix bonnes minutes que je suis sur le chemin principal. Pour chaque pas que je fais en avant, je recule de deux. Mon instinct me hurle pourtant que je suis au bon endroit, que c'est ici et pas ailleurs que je dois me trouver. Mais quelque part dans ma tête, un doute s'installe : peut-être que revenir dans la vie de Barth est égoïste de ma part...  Avant que je n'aille plus loin dans mes réflexions, la porte d'entrée s'ouvre subitement, laissant apparaître Barth, puis Knox, cette boule de poils qui m'a horriblement manqué. Les battements de mon cœur s'arrêtent quelques instants, mais je décide d'être courageuse malgré le regard ombrageux de Barth. « Bonsoir Barth. »  je souffle, presque trop bas. Il bafouille quelques mots à propos de je-ne-sais-quoi, et dans l'instant qui suit, je le vois tanguer dangereusement vers la balustrade. Heureusement, il s'y rattrape au bon moment, mais je l'entends crier à son chien : « Knox ? Dépêche ! J'commence à voir des choses et j'ai la dalle. »  Je mets quelques secondes à comprendre qu'il parle de moi et je n'arrive plus à bouger ni à respirer. Et lui, je le vois chercher péniblement Knox dans l'obscur de la nuit, tout en évitant soigneusement de tourner le regard vers moi. Au bout d'un moment, je décide de me rapprocher pour lui prouver que je suis bien là. Et c'est à cet instant précis que Knox court vers moi pour réclamer quelques caresses. Je fais bouger mes mains sur son dos en lui disant à quel point je suis contente de le revoir et il se laisse tomber en me montrant son ventre. « Oui, tu es un brave et tu m'as manqué. J'espère que tu as été sage avec ton maître pendant mo.... »  Je ne termine pas ma phrase, réalisant soudain que son maître nous observe et nous entend peut-être. Je finis par abandonner Knox pour me rapprocher de Barth. Seulement, mon cœur se serre lorsque je sens les effluves d'alcool et que je comprends ce qui se passe. Ses yeux sont ombrageux, je ne l'ai jamais vu dans un état pareil. Alors incertaine de sa réaction, je pose légèrement une main sur la sienne, espérant qu'il ne la retire pas. « Je ne suis pas une hallucination, je suis bien là. »  je dis en souriant, comme si c'était censé être rassurant. « Et si tu as vraiment faim, je peux te préparer des œufs... Tu sais, comme le jour où tu... »  je dis, hésitante, alors que mon sourire commence déjà à disparaître en repensant aux circonstances de notre rencontre et à cette fameuse fois où il avait cuisiné pour moi. Cette fameuse fois où il avait accepté mes bizarreries sans me poser la moindre question, juste en prenant soin de moi.

Et c'est alors qu'un constat me frappe de plein fouet : pour toutes les fois où il a été mon repère et mon guide, je dois être forte. Car je veux être capable d'être là pour lui comme il l'a été pour moi à maintes reprises. Sur le bord de cette route par exemple, ou encore lorsque j'avais besoin qu'on panse mes blessures, puis à l'hôpital lorsque j'ai bien failli y laisser la vie. Pour tout ça, pour lui, pour un peut-être nous, je décide de m'accrocher.

Et si j'avais en effet ressenti le besoin de partir d'ici, je ressentais encore plus celui d'y revenir.  


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MessageSujet: Re: Haunted by the ghost of you. (Stellarth #4) Haunted by the ghost of you. (Stellarth #4)  EmptyVen 1 Mai - 21:00

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Je tourne en rond, comme bloqué dans un labyrinthe dont je ne vois jamais la fin. Le ciel me paraît éternellement gris et triste, teinté de cette blancheur aveuglante qui m'oblige à fermer mes rideaux nuit et jour. Manger est devenu une obligation, non plus une envie. Nourrir mon estomac grondant d'autre chose que de bière et de xanax, tout en me demandant parfois pourquoi je continue de lutter pour rester debout. Il n'y a plus personne qui m'attend. Je me retrouver éternellement seul. À traîner ma carcasse lourde, vide, sur le lambris de ma baraque. Cette baraque qui a abrité les plus doux des rires et les plus atroces de horreurs, l'amour d'une mère pour son fils et la violence d'un mari envers sa femme. Cette maison qui abrité la peur et l'espoir, l'angoisse et la rédemption. Là où j'ai cru entrevoir la lumière, l'espace de quelques mois, où j'ai cru la toucher du bout des doigts. Avant qu'elle me soit enlevée, subitement, sans que je ne puisse y faire quoi que ce soit. La seule raison qui me poussait à chercher le meilleur en moi-même avait passé le pas de la porte il y a déjà plusieurs jours. Alors je me laissais retomber dans l'abîme, doucement, sans chercher à me débattre. Je glissais, heure après heure, jour après jour, dans les abysses sans battre des jambes pour remonter. À quoi bon, en fin de compte ? J'avais laissé l'écran de télé, l'éthanol et les cachets m'abrutir, me réduire à l'état de larve. Ne restait plus que le cabot pour maintenir un semblant d'être humain, parce que la culpabilité me tiraillait en voyant ses grands yeux noirs m'observer avec attention.

Désormais, c'était le clébard qui tenait le rôle du chef de maison.
Et ça me faisait doucement rire. Un rire aigre, rempli de désespoir.

Et je me maudissais pour les images qui apparaissaient devant mes yeux vitreux. Pour cette silhouette qui se tenait droite au beau milieu de mon chemin en gravillons, gracile, presque éthérée. Une silhouette que je ne connaissais que trop bien et qui devait se reposer auprès des siens. Elle ne pouvait pas être là. Ce n'était que le fruit de mon esprit et des composés chimiques qui pétillaient dans mon cerveau. Saleté de pilule. Il me faisait voir ce que je me bornais à essayer de repousser le plus loin possible. Son absence. Silencieux, figé par les hallucinations qui se jouent sur l'écran de ma rétine, j'observe la forme sombre s'approcher de mon chien et caresser son ventre. Et j'ose à peine baisser les yeux pour contempler le spectacle qui se déroule devant moi. La tête me tourne et mes joues chauffent, ma gorge est sèche et mon coeur bat un rythme insoutenable. Le cocktail explosif que je m'infligeais pour sombrer le plus rapidement possible tournait doucement au supplice. « Putain... » je gronde, fermant les yeux avant de frotter mes paupières d'une main, l'autre serrant violemment la rambarde. Quand j'ouvre à nouveau les yeux, elle est encore plus près. Presque réelle. Bordel. Je recule machinalement, effrayé, avant de chercher le chien des yeux. « Knox ! Dépêche-toi ! » je grogne, avant qu'une voix ne m'arrache un hoquet. Je commençais à entendre des choses et ça m'inquiétait presque pour ma santé mentale. À moins que ces somnifères ne soient simplement plus violents que d'habitude.

J'essaye de ne pas prêter attention au tremblement de mes mains et de ne pas tourner les yeux vers la silhouette qui se trouve si proche qu'il me suffirait de tendre le bras pour la toucher. Une main se glisse dans la mienne et je ferme les yeux à nouveau. C'est trop réel. Trop réel. Et ça me fait peur. « Une hallucination, c'est tout. Stella est retournée chez ses parents, avec sa famille. Ce qui est parfaitement normal. Quelle idée de rester chez moi. » je murmure, serrant les paupières si fort que ça m'en donne mal au crâne. Mais elle continue à me parler, à me rappeler les souvenirs que je cherche à enfouir loin. Là où elle arrêteront de me faire mal. Ou elles arrêteront de me briser, chaque jour un peu plus. La voix, elle parle comme elle. Elle me rappelle nos premiers souvenirs paisibles. La découverte de l'un, de l'autre. Des choses étranges dont nous étions capables, des choses que l'on avait accepté, sans un mot. Juste comme ça. « Tu crois qu'elle reviendra ? » je demande, à brûle-pourpoint. Comme un assoiffé au beau milieu du désert. J'ai à moitié conscience de converser avec une illusion, un produit de mon imagination délirante. Et ça me donne envie de rire comme un hystérique. Mais une hallucination, ça ne juge pas, non ? Et l'alcool délie ma langue, sans avoir eu l'autorisation de la part de mon esprit. « Elle me manque. Tous les jours. » je souffle, la gorge nouée. Le chien finit par revenir, s'asseyant à mes côtés, la tête levée vers notre apparition fantômatique. « Tu te sens abandonné aussi, hein ? C'était plus calme quand elle était là, je suis d'accord. » je rajoute, continuant dans mon délire. Tout explose à l'arrière de mon crâne et je vacille à nouveau, frissonnant sous le manteau humide de la nuit.          

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MessageSujet: Re: Haunted by the ghost of you. (Stellarth #4) Haunted by the ghost of you. (Stellarth #4)  EmptyMar 5 Mai - 2:05

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Barth & Stella

En partant de chez Barth, je pensais faire le bon choix. Autant pour lui que pour moi. J'avais besoin de guérir, et lui n'avait certainement pas besoin de moi dans son quotidien. J'apportais tant de problèmes, je traînais tant de souffrance avec moi... Comment aurait-il pu accepter ça ? Il ne pouvait même pas circuler dans sa propre maison sans que je ne sursaute au moindre bruit. Qui était assez fou pour s'infliger une vie pareille, avec une fille comme moi ? Quelque part au fond de moi, je me disais que Barth le pourrait peut-être. Mais moi, je n'étais pas prête à lui imposer ça. Il méritait tellement mieux. Il méritait la lumière quand je ne pouvais lui offrir qu'un ciel noir, il méritait la tendresse et la passion, alors que je n'étais désormais plus qu'une coquille vide. Et par-dessus tout, il méritait l'amour. Un amour pur et doux, de ceux qui lui prouveraient que la vie est belle. Je n'étais pas capable de ça, même si mon cœur s'emballait chaque fois que nos yeux se croisaient. Même si la distance entre nous m'avait fait tomber dans un trou sans fin.

Et pourtant, je suis bien revenue. Parce qu’au fond, j'ai toujours su que partir était une erreur. Et à voir Barth devant moi ce soir, dans cet état, je comprends qu'il s'agissait d'une très grosse erreur. Je me demande ce qu'il a pu se passer pour qu'il en arrive là... Parce que quelque chose de grave avait forcément dû se produire pour que ses démons lui grignotent l'esprit comme maintenant. Pour qu'il ait ce regard presque... éteint. Et j'ai si mal de le voir comme ça que je me mets à trembler. Il n'arrive même plus à différencier la réalité et les songes. Il pense que je ne suis qu'une hallucination. Qui sait, il a peut-être raison et nous sommes donc fous tous les deux. J'essaie de lui faire comprendre qu'il se trompe, que je suis bel et bien là. Mais ça ne fonctionne pas, même lorsque je prends sa main dans la mienne. Il a l'air terrorisé. Je le suis aussi, mais pour lui. « Une hallucination, c'est tout. Stella est retournée chez ses parents, avec sa famille. Ce qui est parfaitement normal. Quelle idée de rester chez moi. » Je voudrais lui dire tant de choses. Lui dire que par exemple, son chez lui était le seul chez moi dont j'avais envie. Mais je mets trop de temps à réunir mes propos, trop de temps à essayer de les prononcer.  « Tu crois qu'elle reviendra ? » Mon cœur se serre, parce que sa question sous-entend la réponse qu'il voudrait entendre. Mais j'ai peur d’interpréter les choses, de ne voir que ce que j'ai envie de voir. Je n'hésite pourtant pas à lui répondre. « Évidemment qu'elle reviendra. Elle adore cet endroit. Elle t'adore, toi. » C'est si loin de la vérité. Je ressens tellement plus que ça. Du respect, de l'admiration, de l'amour... Je ne pensais même pas pouvoir ressentir ces sentiments un jour. Mais la vie a mis Barth sur ma route, ou lui sur la mienne, et maintenant, mon cœur ne voit plus que lui. Sans le savoir, il m'a appris tellement de choses. J'aurais tant aimé le rencontrer avant. « Elle me manque. Tous les jours. » Ses propos et son air triste me frappent brutalement. Est que Barth est dans cet état à cause de... moi ? Parce que je suis partie ? La vérité m'éclate en pleine tronche et je me fige. En fait, je n'ai pensé qu'à moi et à ce dont j'avais besoin, j'ai été une gamine égoïste. Et c'est Barth qui paie les conséquences. Mais je refuse de me lamenter, ce n'est pas le moment. Il a besoin de moi, je veux être là. Alors je serre sa main un peu plus fort encore et je me rapproche davantage. « Tu lui manques aussi, Barth. Sans toi elle est perdue. » Je ne sais pas si mes propos font sens, je ne sais pas si c'est une bonne idée de vouloir le rassurer. Parce que je ne suis même pas sûre qu'il se souvienne de quoi que ce soit demain et surtout, je sais qu'il est borné. Quelque chose me dit que je pourrais lui dire n'importe quoi, il restera persuadé de ce qu'il dit. C'est à ce moment précis que Knox revient vers nous, s'installant auprès de son maître et me regardant avec un air presque accusateur. « Tu te sens abandonné aussi, hein ? C'était plus calme quand elle était là, je suis d'accord. » Et aussitôt, il vacille. Je ne sais pas quel cocktail il a pris, mais ce n'est vraiment pas de la rigolade. J'ai tout juste le temps de la rattraper une nouvelle fois et comme je ne fais confiance à ma force de moustique, je profite de mon élan pour nous faire rejoindre l'entrée de la maison. Knox nous suit sans broncher. Refermant difficilement la porte derrière moi avec le pied, je manque de nous faire tomber tous les deux, et nos regards s'accrochent. « Tu sais, Stella ne t'a pas abandonné. Elle t'a emporté partout avec elle, dans son cœur. » Je ne m'étale pas plus, car à quoi bon ? Ce serait nettement préférable de lui dire tout cela quand il sera redevenu lui-même. Pour l'heure, le plus important est qu'il s'allonge pour ne plus risquer la chute. Je me dirige vers les escaliers, mais je sens que ma force diminue de plus en plus. Arrivés au pied des marches, je fais une pause en regardant Barth, profitant de la chaleur de son corps contre moi. Cette chaleur qui me rassure tant. « Barth, il va falloir que tu m'aides. J'ai besoin que tu essaies de monter les escaliers. Et accessoirement, que tu essaies de ne pas tomber. Tu peux faire ça, tu crois ? Je n'y arriverai pas toute seule. » Est-ce que je parle encore des marches ou est-ce que j'évoque le reste de la vie ? Assurément les deux. Mais pour le moment, je voudrais surtout qu'on ne se brise pas la nuque en grimpant vers l'étage. Parce que nous avons encore beaucoup de belles choses à découvrir. Ensemble.


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MessageSujet: Re: Haunted by the ghost of you. (Stellarth #4) Haunted by the ghost of you. (Stellarth #4)  EmptyVen 15 Mai - 18:52

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Je ne sais pas à quel moment j'ai commencé à croire qu'elle resterait à mes côtés. À quel moment mon cerveau a déraillé, suivant les battements incessants de ce coeur que je croyais mort. Pourtant, j'aurais du le comprendre, le prévoir. J'avais trouvé une fugitive, fragile et instable, qui fuyait l'horreur, qui désertait l'endroit où elle avait été retenue captive aussi longtemps. Trop longtemps. J'aurais du savoir que je n'étais qu'un point de transit, un refuge où se réchauffer et se restaurer avant de reprendre la route. Je n'avais jamais été la destination finale de quiconque et j'avais violemment espérer que ça finirait par changer, à la longue. Mais je me retrouvais inlassablement seul, à lutter pour ne pas me laisser submerger par mes propres démons. Stella avait vécu les siens, elle les portait comme un fardeau sur ses frêles épaules et j'ai pensé que nos ténèbres auraient pu s'accommoder les unes avec les autres. Qu'avec le temps, elles auraient fini par rester tapies quelque part, pour nous laisser tranquille. Parce qu'elle était la seule à pouvoir comprendre ce que je ressentais, l'intensité du désespoir qui me rongeait le coeur depuis que mes yeux s'étaient posés sur le corps immobile de ma mère. Depuis que cette maison n'était plus qu'un caveau renfermant des souvenirs troubles, glaçants. Elle avait réussi à ramener un peu de lumière, sans le voir, sans même le remarquer. Elle m'avait rappelé ce que c'était de prendre soin de quelqu'un, ce que c'était de se lever le matin en ayant une raison de vivre, de continuer à arpenter ce monde injuste.           

Mais elle a fait ce que j'aurais certainement fait, si j'avais eu une vraie famille. Si mon père n'avait pas été un sombre fils de pute qui tapait sa femme et que ma mère n'avait pas terminé sa vie à l'hôpital après être tombée dans le coma. Rien n'avait eu de sens et j'ai passé mon enfance à courber le dos pour prendre les coups à sa place. À mentir pour éviter d'éveiller les soupçons, pour éviter de manger doublement en rentrant à la maison. J'aurais été égoïste en l'empêchant de retrouver sa famille, en l'empêchant de rejoindre les siens. Elle était jeune, elle avait encore tellement de temps devant elle pour cicatriser ses plaies. Vivre dans une maison délabrée, accompagnée d'un rebut de la société n'était pas la meilleure atmosphère pour retrouver ses repères. La porte n'avait jamais été fermée, elle le savait, elle avait simplement pris son temps pour retrouver des forces avant de faire demi-tour, disparaissant de mon quotidien et emportant sa lumière avec elle.

Mais je n'avais jamais pensé que ça allait creuser une plaie aussi béante à l'intérieur de mes entrailles. Je n'avais jamais pensé que son départ allait littéralement me fissurer en mille morceaux. Je n'avais jamais pensé que j'étais capable d'éprouver des choses aussi brutales, aussi terrifiantes. Je n'avais jamais imaginé à un seul moment que sa présence allait devenir vitale à mon équilibre. Sans Stella, je sombrais, petit à petit. Je retournais nager au milieu des ombres, je finissais par errer dans l'obscurité, parce que mon soleil s'en était allé là où je n'étais plus capable de ressentir ses rayons.

Et finalement, l'univers entier décide de s'acharner encore plus contre moi. Au lieu de m'assommer comme j'aurais été qu'il le fasse, le cocktail de l'alcool et des cachets se décide à m'envoyer des images. Les mêmes images que celles que j'essaie de faire disparaître aussi loin que possible. Elle est là, devant moi, son visage pâle à peine éclairé par la lumière de la lune. Ma gorge se serre à sa voix qui résonne, si douce. Presque chuchotée. Aux paroles qui atteignent mon coeur plus que je ne l'aurais voulu alors que je fais face à une illusion fabriquée de toutes pièces par mon esprit drogué. Cette simple pensée me tord l'estomac et je lâche un rire jaune, terriblement sombre. « Il n'y a rien de bien pour elle, ici. Juste une épave et une clébard. » C'était la stricte vérité. Je n'allais jamais remonter la pente, jamais réussir à croire à une vie paisible après toute la merde qui s'était abattue sur moi, au fil de temps. J'en avais eu l'infime espoir avec Stella. L'espoir de pouvoir retrouver à nouveau la surface et prendre une gorgée d'oxygène bienfaitrice. L'espoir d'avoir quelqu'un dont m'occuper, quelqu'un à protéger. Quelqu'un qui m'avait fugacement redonné un but dans la vie. Une motivation à continuer de vivre. Pour tout s'était envolé en fumée, du jour au lendemain. J'aurais aimé me dire que sa main était réellement dans la mienne, que son corps délicat se trouvait réellement en face de moi. Que tout ça n'était pas le fruit d'un tour du cachet bleu ingéré quelques heures avant, noyé sous la bière bon marché et quelques larmes de whisky. Elle me manquait. Tout le monde. Il n'y avait pas une seule putain de minute de ma vie où je ne pensais pas à elle.  « Sans elle, je suis mort. » je lâche, regardant l'apparition sans ciller avant que le chien ne revienne à mes côtés. Puis je vacille à nouveau, pris d'un vertige soudain et je sens un bras agripper ma taille. Un rire m'échappe à nouveau et je me laisse être entraîné en direction de la maison.

Mes yeux captent les siens et mon souffle s'étrangle pourtant dans ma gorge. Le noeud dans mon estomac ne fait que se resserrer et je détourne le regard pour le porter loin, dans la maison. Elle me disait tout ce que je voulais entendre ? Est-ce que c'était pour me tourmenter ? Est-ce que ce putain de somnifère allait enfin finir par faire son boulot et me faire tomber dans les vapes ? Je voulais juste dormir et oublier. Et dormir. Et oublier encore. Jusqu'à ce que tout s'efface. Sa voix retentit à nouveau et je tourne la tête dans sa direction, penchant celle-ci sur le côté. Tout en elle me semblait si réel que ça me terrifiait. La courbe de son visage, le bleu clair de ses yeux encadrés de cernes profondes. Comme si elle n'était jamais partie. Comme si elle ne m'avait jamais laissé seule dans cette horrible maison. Mais je secoue la tête avant me racler la gorge.  « Je suis défoncé, pas handicapé. » je gronde, à voix basse. Je n'avais même plus conscience de parler dans le vide. Mon cerveau n'était qu'un paquet d'électrons libres qui s'entrechoquaient brutalement. Il me faut deux essais pour attraper le rambarde et lever une jambe sur la première marche. Et la suite, elle se déroule en pilote automatique, parsemée d'impressions de tomber en arrière et de mains qui se pressent contre ma taille pour m'empêcher de dériver. Je m'efforce de mettre un pied devant l'autre pour avancer, poursuivi cet atroce parfum de fleur qui me déchirait le coeur en milliers d'ersatz. Puis je me traîne jusqu'à ma chambre, avec cette main fantomatique dans la mienne. Poussant la porte d'un coup d'épaule pour entrer, observant la tanière qu'était devenue la pièce, les rideaux complètement fermés. Et malgré le lit qui m'appelle désespérément, je bascule mon poids d'une jambe à l'autre avant de presque m'étaler sur le fauteuil en cuir déglingué par les années. « Je veux rester là. J'veux pas dormir. Sinon tu vas disparaître, toi aussi. » je marmonne. Ce fidèle fauteuil dans lequel j'avais veillé Stella, la première nuit. Ce fauteuil dans lequel j'avais fait le rude constat que j'étais incapable de la laisser seule. Elle m'avait paru si fragile, si frêle. La peau saturée d'hématomes, les lèvres sèches et craquelées, le teinte presque exsangue. Une figure éthérée, un ectoplasme terrorisé de la vie elle-même, incapable de se protéger. C'est là que je voulais me trouver alors qu'elle était apparue devant mes yeux, même si j'aurais donné n'importe quoi pour que ce soit réel.          

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MessageSujet: Re: Haunted by the ghost of you. (Stellarth #4) Haunted by the ghost of you. (Stellarth #4)  EmptyMer 11 Nov - 20:04

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Barth & Stella

C'est étrange comme un lieu ou une personne peut nous faire du bien. Parfois, nous n'avons besoin que d'eux pour que la souffrance soit plus supportable, pour que le quotidien soit plus agréable. Je me rends compte maintenant qu'il n'y a qu'ici, avec Barth, que je peux réellement guérir de toutes mes blessures. Je sais que le chemin sera long et difficile, mais quoi qu'il arrive, je vais devoir affronter ça. Et je préfère mille fois l'affronter avec la personne que j'aime, même si jamais je ne pensais pouvoir redire ça un jour. Parce que oui, j'aime à nouveau. Et j'en ai fini de me morfondre et de me culpabiliser avec des « C'est trop rapide. », « J'ai besoin de temps. », « C'est bizarre. » à tout va. Les différents psys que j'ai rencontrés avaient chacun leurs méthodes pour m'aider à aller mieux. Certains voulaient m'hospitaliser dans des unités de soins prestigieuses, d'autres voulaient me voir avaler un cocktail de médocs infects tous les jours. Le dialogue, l'analyse, la communication, le lâcher prise, ... Rien de tout ça ne m'atteint. Au contraire. Il y a des jours où je rentrais à la maison encore plus déboussolée qu'avant mes séances. Je ne comprends pas en quoi raconter encore et encore les horreurs que j'ai vécues pourrait m'aider à avancer. Alors contre l'avis de tout le monde, j'ai décidé de ne plus m'infliger ça. Fini les psys, les médocs, les traitements révolutionnaires. Le seul remède à mes blessures est ma volonté propre. Je décide d'aller de l'avant et de vivre. Et j'ai besoin de Barth pour y parvenir, parce que quand j'y pense, je n'ai jamais connu de pilier aussi solide dans ma vie. Il est mon seul repère, celui qui m'aide à rester ancrer à la réalité. Il sait ce que je suis au plus profond de moi, il a l'air d'accepter mes faiblesses et ma noirceur. Alors, dans mes rêves les plus naïfs, j'ai envie de croire que peut-être, nos démons pourront danser ensemble.

- - -

Il a l'air si perdu, si loin de moi. Il me voit sans réellement me voir. Et malgré mes propos, je vois bien qu'il ne me croit pas. À ce moment-là, je ne suis qu'une illusion pour lui. Et pendant un moment, c'est exactement ce que j'ai pensé de lui. J'avais si peur de le perdre, qu'il s'éloigne et m'abandonne. Ça me rendait dingue d'imaginer qu'un jour, il partirait pour d'autres aventures, d'autres histoires. Quand je suis partie, je n'ai pas réalisé que c'était ce que j'étais en train de lui faire subir à lui. J'ai fermé les yeux sur mon égoïsme, et je n'ai pensé qu'à moi. À ma décharge, je n'aurais jamais pensé qu'il puisse être malheureux à ce point, simplement parce que... je n'étais plus là. J'ai encore du mal à l'imaginer d'ailleurs, mais je reste prudente parce que je sais parfaitement que j'ai le don d’interpréter tout et n'importe quoi. « Il n'y a rien de bien pour elle, ici. Juste une épave et une clébard. » Pas n'importe quelle épave, pas n'importe quel chien. Et puis, il est si dur envers lui-même. J'ai envie de lui dire qu'au contraire, il est une ancre. « Et si c'était justement les seules choses dont elle avait besoin ? » C'est vrai, je ne suis pas un modèle de perfection, pourquoi l'exigerais-je des autres ? Et encore plus de Barth ? Je suis prête à accepter toutes ses bizarreries, tous ses défauts, ses doutes, ses peurs, tout. Je veux partager ses ténèbres et ses blessures, qu'elles se mélangent aux miennes. Parce que c'est comme ça que nous serons heureux. À notre manière. « Sans elle, je suis mort. » Tandis que ses mots me frappent, je rattrape doucement Barth avant qu'il ne tombe. Ses derniers propos sont forts et lourds de sens, pourtant, au fond de moi, je n'arrive pas à admettre que peut-être, lui aussi pourrait m'aimer. « Ne dis pas de conneries, Barth. » J'essaie d'oublier cette image dans ma tête : Barth mort. Je hais cette phrase. Je hais cette idée. Je refuse ne serait-ce que d'imaginer un monde où il ne serait plus là. C'est impossible. Heureusement qu'il se trouve à mes côtés, que je le soutiens pour qu'il ne tombe pas, que je peux entendre sa voix, sentir son souffle... Ça m'empêche de pleurer démesurément, ça me confirme qu'il est là, bien vivant. Et pourtant, comme une goutte de pluie qui se perd dans une rivière, je sens quelques larmes rouler sur mes joues.  

- - -

Après avoir gravi les escaliers vers la chambre, à ma grande surprise, il bascule dans le fauteuil plutôt que dans le lit. « Je veux rester là. J'veux pas dormir. Sinon tu vas disparaître, toi aussi. » Une fois de plus, mon cœur se serre, mais je tente d'être forte. Il en a besoin, et moi aussi à vrai dire. « Je pense que tu devrais t'allonger, mais c'est comme tu veux. » Je n'insiste pas plus, parce que je sais que dans cet état ou un autre, Barth est l'homme le plus buté que je connaisse. Par contre, moi, je ne me gêne pas pour me poser sur le lit, juste en face de lui. Je regarde un peu autour de moi, profitant des souvenirs qui m'assaillent l'esprit. Et évidemment, je regarde l'homme que j'aime. Parce qu'il n'y a que lui qui attire réellement mon attention. C'est étrange cette sensation d'être à la fois heureuse et triste de le revoir. Heureuse parce qu'il m'a horriblement manqué et triste parce qu'à cause de moi, il s'est mis dans des états pareils. J'ai envie de le consoler, de la rassurer et de lui dire que je ne veux plus jamais le quitter. Mais je ne crois pas qu'il soit capable de comprendre ces mots ce soir. Alors à la place, je quitte doucement le lit et me rapproche de lui. Je crains de lui faire peur, alors je pose une main sur la sienne et tendrement, elle remonte le long de son bras pour atteindre son épaule. Et délicatement, je m'installe sur ses genoux, là où je me sens déjà en paix. Ma tête se cache dans son cou, mes bras s'accrochent à lui comme ils l'ont toujours fait. Je reste quelques secondes à profiter de ce contact, je me moque de ressembler à une gamine désespérée. « Je te promets d'être encore là à ton réveil. Dors, Barth. » Mes yeux à moi sont si lourds, si fatigués. Deux battements de cœur plus tard, je sombre dans un profond sommeil, sans doute le plus réparateur depuis longtemps.

- - -

La nuit est plutôt rapide. Je ne sais pas si c'est parce que les cauchemars se font moins réguliers, ou si c'est parce que je me trouve ici, avec Barth, mais j'ai incroyablement bien dormi. Je relève légèrement la tête pour observer autour de moi. Dehors, il fait à peine jour. Silencieusement, je me redresse pour ne pas réveiller Barth. Je me pose sur le lit et je reste quelques instants à le regarder. Dans la demi-heure qui suit, je fais de nombreux allers-retours entre le lit et la fenêtre. Je réfléchis à quoi dire à Barth quand il sera réveillé, mais surtout à comment lui dire. J'ai peur de sa réaction, peur qu'il me demande de partir et de l'oublier. Je sais à l'avance que j'en serais incapable. Si j'avais pu oublier Barth, je ne serais pas ici en ce moment même. Mon stress commence vraiment à me rendre dingo, alors je décide de sortir de la chambre en lançant un dernier regard sur mon ours préféré.

La maison n'a jamais fait partie de celles qui pouvaient figurer dans les magazines de décoration, mais cette fois, c'est différent. On dirait qu'un ouragan est passé par ici. En traversant le salon, je peine à ne pas marcher sur des objets non identifiés qui traînent au sol. Et pour le dire sincèrement, ça sent le fauve ici. Je me dirige vers la cuisine -qui n'est pas dans un meilleur état-, et je me sers un verre d'eau. Je manque presque d'étrangler lorsque je sens une truffe humide contre ma main. Il est si discret que je ne l'avais même pas entendu arriver. Je ris doucement en m'essuyant la bouche et je me baisse à sa hauteur pour le caresser. Knox laisse alors ses yeux parcourir la maison et quand son regard revient vers moi, il a l'air triste. Ou dépité. Je ne peux que le comprendre. « Je sais... Et si on arrangeait tout ça ? »

Je n'ai aucune idée de combien de temps il s'écoule pendant que je m'affaire. J'essaie d'être méticuleuse, ça m'aide à ne pas trop réfléchir et ça fait surtout redescendre tout mon stress. La première chose que j'ai faite, c'est ouvrir les tentures et les fenêtres en grand. On a besoin d'air frais ici, de lumière. J'ai ramassé les déchets au sol, rassembler la vaisselle et j'ai aussi frotté les meubles pour enlever la poussière. On y voit déjà mieux. Je suis en train d'attaquer le sol en passant le balai, ce qui plaît énormément à Knox puisque toutes les trois secondes plus ou moins, il essaie d'attraper la brosse avec sa gueule pour jouer. Il y met tant de cœur que je ris aux éclats. Et lorsqu'il n'arrive pas à m'embêter, il aboie de frustration. « Knox, vous êtes une vraie canaille ! Vous étiez censé m'aider, pas me perturber. » Je laisse le balai tombé au sol en même temps que moi, et je me lance sur la boule de poils pour une séance de mi-câlins, mi-chatouilles. « On fait moins le malin, hein ? » Une fois de plus, il aboie et je ris sans retenue. Je m'apprête à lui demander de faire moins de bruit, mais j'entends un craquement juste derrière moi. Knox et moi nous retournons au même moment, figés et tendus, comme des enfants que l'on vient de prendre la main dans le sac.


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MessageSujet: Re: Haunted by the ghost of you. (Stellarth #4) Haunted by the ghost of you. (Stellarth #4)  EmptyVen 13 Nov - 15:52

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Je ne sais pas à quel instant j'ai commencé à éprouver autre chose qu'on profonde tendresse pour Stella. À quel moment cette perpétuelle inquiétude et cette douce curiosité se sont métamorphosées en quelque chose d'aussi dévastateur. Pendant de longs mois, elle n'avait été que cette créature repêchée sur le bord d'une route, cet animal blessé et craintif, au regard débordant de méfiance. Des gestes mesurés, des blessures à guérir jour après jour, une voix rauque de ces gens qui ont fini par arrêter de parler de leur propre gré. Et si son corps avait été marqué par les abus et la brutalité de l'être humain, ce n'était rien à côté des stigmates qui subsistaient dans sa tête, qui traversaient ses yeux à chaque geste trop brusque, à chaque fois que ma voix se faisait un peu plus forte. Mon quotidien avait été bouleversé par l'apparition soudaine de cette gamine traumatisée, qui s'était fait sa propre place dans ma vie, au fur et à mesure. Cette étoile qui ne scintillait plus, qui se noyait dans l'obscurité du ciel, qui se fondait dans la masse. Mais d'une bienveillance qui m'avait paru effrayante pour l'homme aigri que j'étais devenu au fil du temps. Un homme submergé par la peur, par la rancoeur, par tant de réflexions qui se bousculaient dans le creux de ma tête. Mais Stella, par ses mouvements délicats, par ses paroles murmurées d'une voix faible, avait réussi à éteindre ces bavardages incessants. Par sa force de conviction, alors même qu'elle avait subi le pire, elle avait su gratter les innombrables couches que dont j'avais entouré le membre palpitant dans ma poitrine. Se loger dans un coin, prendre racine, y injecter toute la bonne volonté et toute l'affection dont était capable son âme meurtrie. Elle n'était pas ce que l'on pourrait appeler un rayon de soleil, mais elle avait réussi à ramener de la lumière dans mon existence.

Et si j'avais pris son départ comme une sorte de trahison, au fond, je n'arrivais ressenti qu'un violent sentiment d'abandon. On m'arrachait la seule chose qui me permettait de croire que ma vie n'était pas si misérable. On m'enlevait la seule étincelle d'espoir qui m'avait maintenu debout, qui m'avait donné raison de croire qu'il existait des gens bien dans ce monde rongé jusqu'à la moelle par le péché. Les gens plus blessés par la vie étaient ceux qui réussissaient encore à être les plus généreux, en fin de compte. Elle en avait été le parfait exemple. Puis elle m'avait tourné le dos et refermé la porte, me laissant dans le silence et la solitude. La voie était libre, je me retrouvais à nouveau à la merci des démons qui me grignotaient le corps et l'esprit depuis de nombreuses années. Je me retrouvais à errer sans but dans cette maison de l'horreur, dont la nouvelle décoration ne faisait simplement que cacher ce qui s'y trouvait derrière et n'avait jamais vraiment disparu. Avoir changé le tapis du salon régulièrement ne me dispensait pas de revoir la flaque de sang qui s'était étalée sur l'ancien, vingt-cinq ans plus tôt. Et tout recommençait sans cesse, dans chaque pièce où je posais les yeux. Les images affluaient et je suffoquais, inlassablement. J'avais longtemps refusé d'utiliser la salle de bain de l'étage, préférant descendre les escaliers soir et matin pour ne pas avoir à me remémorer le corps pâle étendu sur le carrelage.

Pourtant, elle me manquait à en crever, chaque putain de jour que la vie faisait.

Mais comment lui imposer une vie avec un déchet tel que moi ? Je n'avais rien de bon à apporter, si ce n'était qu'une carcasse remplie d'amertume et une cervelle dévorée par de profondes insécurités, par de noirs secrets qui n'en finiraient jamais. Je n'étais personne pour l'obliger à rester, pour lui hurler de revenir. Et je n'allais pas supplier. Ça ne tenait qu'à elle de savoir si elle voulait continuer sa vie en compagnie d'une épave. Et si c'était justement les seules choses dont elle avait besoin ? Un rire acidifie le bout de ma langue et je passe un bras sur mon front, mes pupilles subitement agressée par la lumière du lampadaire. « Elle s'rait inconsciente de s'encombrer d'un gars comme moi. » je raille, avec un frémissement de lèvres. J'étais trop vieux, trop sombre, trop inadapté, trop terrifié de mes propres cauchemars pour subvenir à son bonheur. Et je ne voulais pas être responsable si elle finissait par stagner dans les ténèbres à cause de moi. Mais la partie purement égoïste de mon être désirait tellement l'avoir à ses côtés que ça m'en faisait mal. Et je laisse cette accueillante hallucination me traîner jusqu'à mon lit, en vacillant sur certaines marches dans l'escalier. Mon crâne était réduit à l'état de cendres, mes perceptions brouillées par le cocktail chimique qui éclaboussait les parois internes de ma cervelle. J'ai chaud, j'ai froid. J'aimerais que cette vision s'arrête, j'aimerais qu'elle continue indéfiniment. J'aimerais que Stella revienne, qu'elle ne me quitte plus jamais. J'aimerais pouvoir lui promettre de la rendre heureuse, alors que je ne sais même pas si j'ai le droit au bonheur. Si j'en suis même capable. Pourtant ces semaines passées avec elle ont été comme un baume sur mon coeur, apaisant le bruit de fond qui subsistait dans ma tête. Chassant les ombres qui se déplaçaient silencieusement dans ma poitrine, qui s'invitaient dans mes rêves pour s'amuser à les noircir. Je secoue vigoureusement la tête à son conseil. Je ne veux pas dormir. Je ne veux pas la laisser s'échapper encore une fois. Même si c'est pour quelques heures, même si rien de tout ça n'est réel, je veux en savourer le goût aussi longtemps que possible. Avachi dans le cuir défoncé, je laisse mes yeux dévisager l'apparition devant moi. Je pouvais me rappeler de son visage dans les moindres détails. Et ses contours étaient si réels que ça me faisait peur. J'allais certainement devenir fou, à imaginer des choses aussi proches de la réalité. Les minutes s'écoulent dans un parfait silence, de ceux qui rythmaient notre quotidien sans que ça nous dérange. Jusqu'à ce qu'elle approche, me faisant reculer dans le fauteuil, les mains crispées sur les accoudoirs, frissonnant sous toucher presque irréel tant il me semblait vrai. Ma peau ne brûlait que du manque de la sienne et si je n'étais pas rempli d'autant de fierté, j'aurais peut-être laissé couler les larmes qui menaçaient de pointer au coin de mes yeux. Je me contente pourtant de tourner la tête sur le côté, les mâchoires serrées, alors qu'elle s'installe sur mes genoux, comme elle avait pu le faire après de nombreux mois à l'apprivoiser doucement, à m'enticher d'elle plus fort qu'avec n'importe qui d'autre. Lovée contre moi, comme une petite bête assoiffée de contact, je ferme les yeux pour savourer cet instant en faisant comme si elle se trouvait réellement là, son coeur battant presque en symbiose avec le mien après quelques minutes.

Je te promets d'être encore là à ton réveil. Dors, Barth.
Si seulement, Stella. Si seulement. J'aurais donné mon âme au diable pour ça.

Le lendemain, le soleil filtré par le store continuellement baissé atteint mon visage, me faisant ronchonner sans pouvoir autant ouvrir les yeux. Je ne saurais dire pourquoi, mais j'ai dormi. Je n'ai pas ressenti ce froid qui me glace d'habitude, qui me fait me recroqueviller dans mon lit en espérant pouvoir être en paix quelques heures. Ma poitrine est légère, mon coeur bat doucement à l'intérieur. Alors je profite de cette tranquillité inespérée, de ce moment inouï, replié sur le côté. Des grattements sont parvenus à mon oreille de temps en temps, mais je mets ça sur le compte du chien qui vit sa vie à l'étage inférieur. Puis le sommeil m'assomme à nouveau et je replonge. Avant d'être réveillé à nouveau, mais par un éclat de rire cette fois. Est-ce que l'alcool et les médocs m'avaient finalement rendu sénile ? Je fronce les sourcils, étirant mes bras contre le dossier du fauteuil, avant qu'un parfum particulier ne vienne chatouiller mes narines. Un parfum terriblement familier. Qui achève de me faire ouvrir les yeux en grand, parcourant les lieux, à l'affut du moindre mouvement. Et cette putain d'odeur, partout dans la pièce. Je finis par me lever avec un gémissement quand la douleur explose dans le creux de ma tête. J'entends une voix résonner en bas, mes muscles soudainement figés. Puis me corps se met en mouvement, comme parcouru d'une violente frénésie. Ce n'est pas possible. Mes pas me mènent jusqu'aux escaliers, la rétine parcourue par une rafale d'images qui se succèdent devant mes pupilles. Pas à pas, je descends les escaliers, incertain, bouffé par le doute. Je deviens fou, c'est ça ? Mon pied craque sur une planche et il y a des synapses qui éclatent dans mon cerveau.

Elle est là.
Et je ne peux pas rejeter la faute sur mes mélanges douteux.

« Qu'est-ce que ? » je bégaie, chancelant et me rattrapant à l'encadrement de la porte la cuisine. Stella est assise sur le sol, mon chien à ses côtés, m'observant tous les deux avec une expression indéchiffrable. « Ce n'est pas possible... » je murmure, sans détourner le regard une seule seconde de son visage et de ses yeux bien trop bleus. Je secoue la tête en pensant que ça éclaircira ma vision mais je n'en récolte qu'une augmentation de mon mal de crâne et je viens poser ma paume sur mon front avec une grimace. « J'ai besoin d'un putain de verre d'eau...et d'une aspirine. » je marmonne dans ma barbe, ayant déjà abandonné l'idée de calmer les battements virulents de mon coeur. Et j'avance dans la pièce en dépassant la jeune femme, les mains tremblantes. Atteignant le lavabo, dont j'agrippe fermement le rebord, à m'en faire blanchir les jointures. Penchant la tête, mes paupière se ferment et ma voix s'élève, incertaine. « Est-ce que tu réelle ? Ou est-ce que j'ai fini par devenir cinglé ? » je lâche, d'une voix écaillée par une profonde détresse.

                

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