Midnight Twirls, and Pure feelings | Rissie #2

Can you believe. Riven Grimm a une petite amie, révolution. Mesdames, messieurs, c’est la vérité vraie. Et comme c’est notre dernière année de Lycée, et en très très bon petit ami, j’ai fait le choix, et j’ai surtout eût l’immense honneur, de pouvoir inviter ma jolie Princesse Cassie au bal de la promo. Le tout dernier de notre scolarité. Dites-vous bien, que j’ai longtemps, très longtemps cherché une solution à comment l’inviter. Parce que je voulais faire ça bien, ne pas la décevoir. On filait la parfaite petite relation depuis le mois d’Octobre, et je ne voulais pas tout ficher en l’air. En soit, j’aurais pu tout ficher en l’air, il y a quelques mois, quand Cassie avait disparue elle aussi, retenue otage avec ma sœur. Autant dire que je n’avais jamais été aussi inquiet de perdre quelqu’un. Cassie, je tenais vraiment à elle, fort. Alors je n’avais vraiment pas envie de tout faire foirer. Ça laisserait bien trop d’occasion à mes frères et sœurs, de me charrier sur le fait que j’ai réussi à faire partir la seule fille avec qui je commençait à nouer quelque chose. Autant dire que je n’en ai pas vraiment l’envie, et encore moins de voir Cassie me filer entre les doigts. Alors il y a quelques semaines, j’ai fait mon invitation autour d’un café, après lui avoir offert le dernier roman de sa saga favorite, sorti le matin même, c’était l’occasion parfaite, et l’excuse rêvée, pour lui faire un cadeau en plus. Elle m’avait répété mainte et mainte fois combien elle voulait ce tome. J’avais glissé un billet pour le bal, ainsi qu’un petit mot dans le livre, qui notifiait simplement, que j’aurais aimé qu’elle soit ma princesse d’un soir, dans sa plus belle robe, sur le thème des étoiles. Thème de notre bal de promo. Elle avait, à mon plus grand bonheur, accepté de venir avec moi. J’étais rentré à la maison le soir, après l’avoir raccompagnée chez elle, plus souriant qu’à l’habitude. Tout le monde m’avait charrié à la maison. Ça faisait rire mes parents, et Sofia avait même sourit. Je crois qu’elle l’apprécie un peu plus maintenant. Puis c’était une occasion, pour Cassie, de vivre une belle soirée, du moins je l’espérais.


J’avais réussi à embarquer mon père avec moi pour qu’il m’aide à choisir un vrai costume, quelque chose qui changeait d’une simple chemise, et il m’avait même aidé à choisir la fleur que j’offrirais à Cassie, pour orner son poignet le soir du bal. Je ne vais pas mentir, ça m’avait fait beaucoup de bien de me retrouver seul avec mon père, un moment. Les derniers mois avaient été compliqués, et on n’avait pas vraiment eût le temps de se retrouver qu’ensemble, juste papa et moi. J’ai beau dire, que j’ai grandi, je reste quand même très attaché à mes parents, autant à ma mère qu’à mon père. Maman avait approuvé ses choix, et l’avait félicité d’être un si bon père, je crois que c’était pour le rassurer, y’a un truc qui le tracasse ces derniers temps. Ils étaient partis se bécoter, et je m’étais glissé à l’étage, pour ranger le tout. J’espérais vraiment être à la hauteur.


Le soir c’est ce soir. Et j’ai jamais été aussi stressé, non seulement j’allais la chercher moi-même, dans la voiture que papa avait accepté de me prêter pour la soirée, après l’obtention de mon permis, mais en plus, j’allais sûrement faire face à son père, et autant dire, que Mr St-John ne me rassure pas beaucoup, quand il me regarde avec méfiance. J’ai parfois du mal à me dire s’il m’apprécie ou non. J’avais passé l’après-midi à me préparer, à faire attention que rien ne dépasse. J’avais remplacé mes lunettes, par une paire de lentille de contact, que je ne portais pas souvent, j’aimais bien mes lunettes, mais j’avais envie de changer ce soir. « Que tu es beau. » Avait soufflé maman, en terminant de m’aider à nouer mon nœud papillon. « Tu crois que ça va lui plaire ? » J’ai demandé en attrapant la boite en plastique qui refermait la fleur. « Evidemment chéri. Tu devrais y aller, vous allez être en retard, sinon. Amuses-toi bien, mon poussin » J’avais soupiré, ce qui l’avait fait rire, avant de me glisser à l’extérieur, pour rejoindre la voiture. Il ne me faut pas si longtemps que ça, pour rejoindre la maison St-John, et me stationner devant. J’avais fait un dernier check-up dans le retroviseur, avant de me rendre à la porte, la boîte dans une main, et de sonner, la boule au ventre. C’est du bon stress, je suis impatient de la voir. C’est sa mère qui m’ouvre un sourire bienveillant sur les lèvres. « Bonsoir Madame St-John, je viens chercher Cassie. » Annonçais-je dans un sourire poli, alors qu’elle appelle ma douce, presque aussitôt. Lorsque je la vois apparaître, j’ai l’impression de retomber amoureux, tant elle est belle. Une véritable princesse. « Miss St-John. » Lançais-je amusé, en me baissant légèrement comme une révérence légère. « Tu es magnifique… »

    
           

Je faisais face à une nouvelle version de moi-même. Je me dévisageais dans le miroir sans réellement me reconnaître, penchant la tête sur le côté pour mieux observer la jeune fille dans le reflet. Son visage était serti de prunelles bleues bordés de longs cils, aux paupières enjolivées par un léger fard oscillant entre le blanc et l'argent. Un teint rehaussé d'un discret rose sur les pommettes, où la bouche avait été laissée au naturel pour ne pas faire concurrence. Et des cheveux châtains tressés de chaque côté de son joli minois, retombant élégamment sur son buste vêtu de noir, piquetés ici et là de minuscules petits diamants qui scintillaient dans la lumière tamisée de la chambre. Une princesse. J'avais l'impression d'être une princesse tout droit sortie d'un conte de fées. « Je... » je murmure, profondément émue. Ma mère avait passé les deux dernières heures à me transformer pour le grand jour, pour le soir tant attendu. Le bal. Elle s'était attelé à ressortir le meilleur de moi-même et à sublimer ce visage que je trouvais d'une banalité affligeante. Je m'étais jamais considérée comme une jolie fille, juste comme une fille parmi tant d'autres. Mais aujourd'hui, ça avait une saveur particulière. Je voulais juste que mon prince soit subjugué. Et elle avait donné le meilleur d'elle-même, vraiment. Je me sentais redevable à jamais. « Merci, Maman. C'est vraiment...incroyable. » Je sens un doigt venir buter contre mon menton pour relever mon visage dans sa direction, levant les yeux pour plonger dans ce regard si identique au mien, mordant ma lèvre pour contenir mon émotion. « Ça serait dommage de gâcher ton maquillage maintenant, non ? Allez, relève-toi, je veux te voir en entière. » me glisse-t-elle avec un doux sourire attendri avant de reculer pour me laisser la place de me lever. Ce que je fais après quelques secondes, me redressant et époussetant le bas de ma robe. Je la vois analyser ma tenue de haut en bas, s'arrêtant sur mes chaussures avant d'éclater de rire, ce qui amène un sourire à fleurir sur mes lèvres. « Je n'ai jamais promis que j'allais être une princesse jusqu'à la pointe des pieds ! » je m'exclame en guise de défense, levant les paumes vers le plafond d'un air coupable. Hors de question de vaciller sur des escarpins vertigineux. De toute manière, ça ne me rassemblait absolument pas. Il allait devoir se contenter de Cassie St. John et ses converses noires.

« Tu es splendide, chérie. » Je fais un tour sur moi-même, ma robe virevoltant autour de mes cuisses avant de se stabiliser et je jette un dernier coup d’œil à mon reflet dans le miroir de la coiffeuse. J'entends quelqu'un monter les deux premières marches de l'escaliers et la voix de mon père retentit la maison, aussi bourrue que d'ordinaire. « Fille ! Ton cure-dent de petit-ami est arrivé. Dépêche-toi de descendre sinon je m'en vais gaiement le martyriser ! » Ô Malheur. Je me jette sur ma pochette dont je glisse la bandoulière aussi délicatement que possible par-dessus ma tête pour éviter qu'elle ne glisse de mon épaule avant de me précipiter dans les escaliers. Tout mais pas ça. Barth St. John avait un concept du divertissement qui lui était terriblement propre. Et il s'était donné pour mission de mettre mon petit-ami aussi mal à l'aise que possible. « Pas touche à Riven, vieux croulant ! » je crie dans les escaliers avant de dévaler les marches. Et là, on remercie les chaussures plates, eh eh. Puis je me plante devant mon père, poings sur les hanches, le regard noir. « Mamaaaaaan, tu peux ouvrir à Riven, s'il te plaît ? Je voudrais éviter que Papa finisse par le traumatiser. » je demande, avant de gronder sur les derniers mots. Celui-ci fait mine de regarder en l'air, comme s'il était parfaitement innocent et j'entends la porte s'ouvrir. Avant de m'approcher de l'homme qui m'avait mis au monde. « Est-ce que tu peux être gentil avec lui, au moins ce soir ? Essayer du moins ? » Il plisse les yeux, glissant sa main sous son menton. « S'il te plaît ? » je demande, en battant des cils. Et un grognement me répond, ce qui correspond littéralement à un "oui". Parfait.

Je parviens enfin à rejoindre l'entrée et je me fige devant la silhouette de Riven, excessivement délicieux dans son costume. Ses yeux clairs étaient mis à nu, délivrés de la couche de verre qui ne leur rendait jamais assez justice. Un prince charmant. Comme j'en avais tant rêvé. Et il était plus réel et tendre que tout ce que j'avais pu imaginer, d'autant plus après ce qui s'était passé récemment. Il était mon petit rayon de soleil à lunettes. Mon gringalet à moi. Je réponds à sa révérence par un mouvement assez similaire, les joues roses. « Prince Grimm... » je souffle, les yeux brillants. Il était beau, il était doux et il était devant moi, à me regarder comme si j'étais le bijou le plus précieux de cette planète. C'est dure de ne pas me mettre à hurler, ok ? J'suis à deux doigts de me transformer en flaque. « T'es pas mal non plus. » je rajoute, avec un sourire amusé. Avant de me rapprocher d'un pas, pour arriver à sa hauteur, parée de ma jolie robe. D'une couleur indéfinie, entre le bleu et le noir, le bas de la jupe était constellé de minuscules strass qui brillaient sous la lampe nichée au dessus de la porte et rappelaient ceux qui gisaient entremêlés dans mes cheveux. « Vous n'auriez pas vu mon petit-ami traîner dans le coin par hasard ? À peu près ma taille, des cheveux extrêmement soyeux, un humour assez décalé et un sourire à damner ? Parce que j'étais très impatiente de le voir. » Mon sourire s'élargit à mesure de mes paroles et je viens poser mes mains à plat sur ma poitrine vêtue d'un veston sombre. « Mais je crois que je l'ai trouvé, finalement. Bonsoir vous. » je susurre, glissant mes yeux dans ses iris noisette pour me gaver de son image et apprécier le parfum frais qui émanait de sa peau. Je ne pouvais pas rêver mieux et j'avais hâte de me retrouver sur une piste de dance pour valser entre ses bras.
    
           

Qu’est-ce-que j’étais chanceux, d’avoir Cassie à mes côtés. Elle est pleine d’un humour que j’apprécie, et que je semble le seul à capter. Son sourire, bon sang, les gars son sourire, à se damner. Elle est naturellement belle, intelligente, généreuse, avec un sacré charactère de cochon par moment, mais je crois que je ne suis pas mieux, parfois. Maman dit souvent que je suis aussi borné que mon père, mais personne n’a jamais vu maman vraiment en colère, ou butée, si on oublie le jour où elle a passé une charge aux flics en charge de la recherche de ma sœur. Je vous jure que ce jour-là, j’aurais donné n’importe quoi pour aller m’enterrer dans un trou de souris pour pas avoir à faire à sa colère. Mais je ne sais pas si c’était vraiment de la colère, ou du chagrin, mais je n’étais pas rassuré m’voyez. Mais elle était comme ça Cassie, et elle était à moi, et croyez-moi, j’ai du mal à le réaliser, malgré les photos par centaine qui parsème mon téléphone, ou encore le support au-dessus de mon bureau ou même les réseaux sociaux. Je comprenais maintenant, le sourire béat de Louis, quand il était avec Alix, qui avant, avait tendance à me faire rendre mes gâteaux. Je pense que ça ne s’explique juste pas vraiment, qu’il faut le vivre pour le comprendre, que c’est doux, ce genre de moments, et c’est inexplicable, la manière viscérale dont on peut aimer quelqu’un, et moi, Cassie, j’avais craqué sur elle, à l’instant où j’avais croisé son regard.


Je vous entends m’insulter de canard au loin. Chutez-vous


Ce soir je l’emmène au bal. J’avais bassiné ma famille, pour qu’ils m’accompagnent chercher de quoi me donner un air de prince, mais si ça avait fini par tomber sur mon père, c’est pour la seule et unique raison que personne n’avait voulu m’accompagner. C'était important pour moi, mais personne ne m'aimait assez pour s'occuper de moi ici. Sofia devait aller passer l’après-midi avec le grand dadet qui l’avait ramené à moitié morte y’a quelques mois, mais il l’a protégée askip, alors on pardonne. Louis avait ses aquariums à nettoyer, et Alix devait aider Louis. Maman était en rendez-vous pour sa boîte, et il ne restait que mon père, qui ne travaillait pas, alors j’en ai profité pour avoir une aprèm juste pour nous deux, et sans mentir, je ne pensais qu’il aurait été de si bon conseil. Mais il s’est débrouillé comme un chef, et je ressemblais vraiment à quelqu’un de grand. J’espérais juste être à la hauteur, parce que je savais d’avance, qu’elle serait magnifique. Elle l’est toujours. Ce soir, je fais tout pour me dépêcher et échapper aux remarques du reste de la tribu. Disons que je n’ai pas envie de prendre les railleries de mes ainés, et puis j’étais stressé. De l’autre côté, je n’avais pas envie de voir maman pleurer, parce qu’elle voyait grandir son dernier bébé. Ew no. Alors j’ai fui, à bord de mon bolide pour la soirée.

Et puis elle est là, sur le perron de chez ses parents, le sourire aux lèvres, son visage parfaitement mis en valeur, cette robe qui lui va à merveilles, et ses habituelles converses noires. Ca me tire un sourire, elle ne changera jamais, même pour une soirée, et c’est sûrement ce que j’aime le plus chez elle. « Toute les princesses aiment les fleurs, alors celle-ci ira parfaitement à ton poignet. » Dis-je, en lui tendant la boîte, avec un peu de stress. J’espèrais sincèrement qu’elle lui plaise.

Elle s’approche, et se joue de moi, à l’habituelle. [i]Quelqu’un pour me réanimer, je crois que j’aime un peu trop ma petite amie « Impatiente, huh ? J’ai fais mon possible pour arriver le plus vite que possible. » Répondis-je en venant poser une main sur sa taille. « Bonsoir toi. » Ajoutais-je avant de venir poser mes lèvres au coin des siennes, quand un raclement de gorge relativement bourru, se fait entendre derrière nous. Barth St-John, Le père de Cassie, autant dire un véritable cauchemar. Cet homme est aussi impressionnant qu’on peut le penser. « Bonsoir Monsieur St-John. Vous avez raccourci votre barbe, ça vous va bien » Lâchais-je dans l’unique but que le compliment le caresse dans le sens du poil, et que je puisse partir, Cassie à mon bras. « Je ne vous la ramènerais pas trop tard. Permission de minuit ? »


    
           

En tant que princesse, je me suis toujours amusée à imaginer comment serait mon prince charmant. J'ai longuement soupiré devant la fenêtre, en observant le soleil couchant, mon esprit dérivant jusqu'à des scénarios fantasques de rencontres. Serait-il brun ? Blond ? Roux ? Grand ? Quelle serait la couleur de ses yeux ? Un bleu limpide et saisissant ? Un noir charbonneux, rempli de mystère ? Et plus je lisais, plus mon panel se diversifiait, plus je comprenais que le prince charmant n'est pas toujours celui qu'on croit. Qu'il est parfois plus complexe, plus torturé, tapi dans l'ombre avant de se révéler au grand jour. Ou bien moins m'as-tu-vu, plus discret, plus proche de la banalité que ce que l'on pouvait penser. Il pouvait prendre différents visages, différentes personnalités, changer d'un roman à l'autre, se rendre toujours plus surprenant à chaque page. Moi, je m'étais fait d'innombrables films, mon prince avait évolué dans le temps, au fil de mes envies et de mes lectures. Il avait sauté de l'un à l'autre, du valeureux chevalier en armure au pirate de l'espace dissimulé sous son tricorne, d'un mage malicieux aux multiples pouvoirs à un garçon de ferme attachant.

Mais ils n'avaient été que des mirages, face à la réalité. J'avais cru avoir rencontré une myriade de princes avant de tomber sur Riven. Qui n'était pas aussi grand qu'Eric, pas aussi fort que la Bête, pas aussi riche que Philip. Mais tout était terriblement dérisoire face à la douceur et la lumière qu'il déployait autour de lui, à chaque minute passée à ses côtés. Il était solaire, incroyablement drôle et j'aimais me perdre dans le brun clair de ses yeux, le voir bouder quand sa famille s'échinait à l'asticoter et qu'il venait se plaindre sur un banc, au bord de la mer. J'aimais la sensation de tranquillité que je ressentais, lovée entre ses bras. Le voir batailler avec ses cheveux de bon matin, remettre ses lunettes qui glissaient sans arrêt sur son petit nez. Et mon Prince Rivière, il m'invitait à l'accompagner au bal. Autant dire que j'ai du me retenir de répondre à la seconde près afin d'éviter de passer pour une hystérique. Depuis lors, mon ventre était toujours un peu noué à la pensée de cette soirée fatidique. Ce bal qui signifiait beaucoup de choses. Mais l'idée d'y aller avec le châtain, ça faisait voler une nuée de papillons dans mon estomac.

Mais je ne pense plus à l'appréhension quand la porte d'entrée le dévoile, plus beau que jamais, devant chez moi. Le smoking met son corps svelte en valeur et j'ai quelques neurones qui grillent au passage. Puis mes sourcils se froncent à la boîte qu'il me tends, le coeur battant la chamade dans ma poitrine. Le bougre, il veut me faire tomber en pâmoison avant même d'être arrivés au lycée ? Il est fort. Il est très fort. Mais je cède à la tentation avant d'ouvrir la boîte et d'écarquiller les yeux. Déposé sur un support, il y a un bracelet fleuri et je reconnais des astrances blanches, mes fleurs préférées. J'avais lâché ça comme ça, pendant une discussion autour de livres et de moult cafés à ses côtés. Je ne pensais pas qu'il s'en était souvenu. « Je... » Je vais chouiner avant la fin de la soirée, s'il continue d'être aussi adorable. Merci pas de vouloir ruiner mon maquillage, mon prince. « Il est magnifique, Riv. » je susurre, avant de l'attrape délicatement pour le draper autour de mon poignet gauche. Et je frissonne quand sa main vient se poser sur ma taille, agrippant la veste de son smoking, les joues roses. Difficile de résister quand votre petit-ami est beau comme un dieu et qu'il vous couvre d'attentions. Je vous défie de rester de marbre face à une créature pareille.

Mais ses lèvres sont à peine posées sur les miennes quand j'entends le raclement de gorge typique de mon père, quand il est indisposé. Retenant mon envie subite de l'étrangler et parce que je sais qu'il terrifie Riven, j'inspire profondément avant de me retourner avec un sourire hypocrite à souhait. J'espère sincèrement qu'il lit toute la menace tapie dans mes yeux. Mais mon amoureux reste relativement concis et poli, malgré la crainte que peut évoquer mon père. Et il ne faisait absolument aucun effort pour avoir l'air sympathique. Même si il restait un gros nounours quand on le connaissait bien. Mais à cet instant, je prie de toutes mes forces pour qu'il se comporte comme un papa normal. « Pas une minute de plus. » lâche-t-il comme seule réponse et je laisse échapper un soupir de soulagement. Dieu merci, y'a quelqu'un qui m'écoute là-haut. Puis je vois ma mère poser une main sur l'épaule de mon père et lui souffler quelque chose à l'oreille. Je ne sais pas ce qu'elle a bien pu lui dire mais je le vois se détendre et même nous souhaiter une bonne soirée. Stella St John est une magicienne. J'en profite pour tirer sur la manche de Riven, lui jetant un regard et lui indiquant la voiture d'un mouvement de tête. « Filons. Tout de suite. Il est capable de revenir sur ses paroles. » je souffle, avec insistance.

Et puis, je voulais vraiment partir avec lui au bal et vivre ma meilleure vie. Savourer la présence de mon prince charmant et me trémousser sur la piste de dance jusqu'à ce qu'il soit l'heure de rentrer.  



     
    
           

Je ne m’étais jamais vraiment posé une question, sur quoi, comment, et quand, je tomberais amoureux, et encore moins de qui. Je me suis juste laissé porter par les choses, je n’ai jamais vraiment cherché à plaire aux filles. Ce n’était pas mon truc. J’aimais bien plaire, et savoir que unetelle craquait sur moi, mais je n’ai jamais joué d’une quelconque réputation, ou chercher à ce qu’on m’idolâtre. Juste le temps, c’était tout ce qu’il fallait, et que ça prenne 1 mois, comme 10 ans, je n’en avais un peu rien à faire. Je n’étais pas du genre à rêver du grand amour, mais plutôt à rire de ceux qui s’affichait en public, à coup de grand roulage de pelle, et autres échanges passionnés. Moi je m’en fichais bien. Je m’étais fait le portrait de la fille idéale, bien sur comme tout humain normalement constitué. Je voulais juste qu’elle ne soit pas comme toute les autres, et je crois que je suis plutôt bien tombé, en croisant la route de Cassie. Elle n’avait pas grand-chose de mes héroïnes de films ou de romans de fantasy, mais elle avait tout d’une princesse, la beauté, l’humour, la gentillesse, la grâce, et surtout, ce cœur, grand comme le monde. Et un père surprocteur Je ne fais pas les règles pardon. Elle est unique, et je crois que c’est tout ce qui m’importe, elle est un mix de toutes ces princesses dont on vend les mérites aux enfants. Elle est parfaite, et à la fois pleine de ces petites craquelures qui la rendent si humaine, si belle, et imparfaitement faite pour moi. Elle est le soleil dont j’avais besoin, ce petit sourire, et cette blondeur qui rendent ma vie un peu plus interessante, un peu moins monotone. Qui me fait frémir de joie, quand certains matins, je la trouve endormie à mes côtés, ses mèches à faire pâlir les blés, qui se perdent devant son paisible minois. Je me dis que j’ai de la chance, qu’elle soit un peu plus mienne, à chaque seconde qui passent. Alors si je n’avais cherché à plaire, ou à avoir une relation, elle avait tout basculé sur son chemin, ma princesse Cassie.

Nous serons dignes d’un couple royal ce soir, je voulais faire de sa soirée un véritable conte de fées. Lui montrer combien j’étais amoureux d’elle, combien, elle méritais toute la joie, et le bonheur du monde. J’essayais de me remémorer, en préparant tout ça, de sa couleur préférée, de ses fleurs favorites, de ce qu’elle aimait le plus, pour rendre ça encore plus parfait. J’avais à ma veste, une fleur similaire à celle qu’elle portera au poignet, ce soir, une manière bien à moi, de toujours relié mon cœur au sien. Je me souviens, qu’elle avait relevé ce détail dans un livre qu’elle lisait, alors qu’on prenait le temps de prendre l’air dans un café, un de ces jours, que l’on aime partager, autour d’une table, et d’un café, à commenter un roman. Je ne sais pas si c’est le secret de notre relation mais en tout cas, ça fonctionne plutôt bien. Le moindre détail, était important. La moindre petite chose pour rendre cette soirée encore plus belle, était important. Je voulais qu’elle se souvienne, qu’à jamais, elle garde le plus beau en mémoire, et que cette soirée fasse partie de celle que l’on se racontera au coin d’un feu, alors que des rides auront changés nos visages. « Je suis ravi qu’il te plaise, Cassie » répondis-je sur le même ton, les yeux rivés sur ses yeux brillants.

Prêt à l’embrasser, je ne m’attendais pas à ce que nous soyons interrompus, et je suis aussi frustré que terrifié par l’origine de cette interruption. Le père de Cassie. C’est tout pour moi, je peux prendre la fille et m’enfuir, mais je ferais trois mètres qu’il m’aurait déjà retrouvé, et cloué dans une cave pour me torturer, autant dire, que je ne fais pas le malin. « Oui monsieur, entendu monsieur, bonne soirée monsieur ! » Bégayais-je, avant de prendre ma petite-amie par la main pour filer en vitesse, après qu’elle m’ait jeté un regard insistant, et un autre vers la voiture qui nous attendait devant la maison. Je l’entraîne à ma suite sur le chemin, pour venir lui ouvrir la portière et embarquer de mon côté à sa suite. Autant dire que je n’ai jamais démarré le moteur aussi vite. J’aurais presque pu caler devant la maison, et j’aurais été ridicule, mais au contraire, la voiture boit l’asphalte avec une déconcertante facilité sur les premiers mètres.

Plus tard, nous voilà sur le parking de la salle prévue pour accueillir le bal. Les étoiles commencent à scintiller tout au-dessus de nous, et un étalage de guirlandes s’étends un peu partout autour des arbres, créant l’illusion d’un deuxième ciel. Tout était si beau. Une fois descendus de la voiture, je la rejoins en lui présentant mon bras. « Après vous Princesse. » Lançais-je fier et droit. On s’avance vers l’entrée de la salle, et je lui chuchote à l’oreille. « Joyeux bal de promo, mon amour. »



    
           

J'avais l'impression d'être immergée dans un rêve si doux que je ne voulais jamais m'en réveiller. Mon coeur saturé de tendresse, mes yeux remplis d'étoiles. Que demander de plus ? Un prince à lunettes, au sourire solaire, des bras forts qui m'enserraient, une nuit étoilée. Un bal dont j'avais rêvé depuis que j'étais petite fille, soupirant devant les films à l'eau rose qui s'amoncelaient dans ma chambre. De lents pas de danse et la sensation que le temps s'arrêtait, des instants semblables à ceux que j'avais pu lire dans mes livres. J'avais imaginé ce moment un nombre incalculable de dois dans ma tête, gigotant de frustration dans mon lit, éperdue de jalousie pour les jeunes femmes décrites à travers le papier. Désespérant de rencontrer celui qui me tendrait la main, le regard brillant, m'attirant pour valser contre son torse, à en perdre la tête. Terriblement romantique. J'avais conscience que ce n'était qu'un pur produit de l'imaginaire, que rien ne se passait vraiment comme ça, dans la réalité. Tout était embelli d'un ruban soyeux pour attiser le fantasme, pour attendrir le coeur. Un roman ne serait pas aussi intéressant si l'on n'avait pas envie de s'identifier au personnage, si l'on ne mettait pas à place, si l'on ne ressentait pas les mêmes tourments. Et qu'est-ce que j'ai envié ces passages remplis d'une intensité profonde, d'une tendresse presque palpable. Pourquoi est-ce que ça ne m'arrivait pas, à moi ? Je voulais vibrer. Rencontrer quelqu'un qui me ferait me sentir unique au monde. C'est au moment où j'avais arrêté d'attendre, quand je m'étais fait à l'idée que ça resterait de l'autre côté du miroir, que j'avais croisé des yeux verts. Le monde avait brusquement basculé et mes certitudes avaient volé en éclats.

Peut-être que finalement, le prince charmant n'allait pas rester irrémédiablement coincé entre les pages d'un livre.

Mais la réalité n'a rien à voir avec l'imaginaire. Rien ne vaut la joie qui illumine le visage de Riven et savoir que c'est ma présence qui la provoque, ça fait voler un millier de papillons dans le creux de mon ventre. Je le trouve terriblement beau dans son costume sur mesure et je me demande encore si tout ça n'est pas qu'un rêve. Il ne ressemble ni à Adam, ni à Eric, ni à aucun prince décrit dans mes romans. Il est plein de défauts, il n'a pas la prestance d'un guerrier, mais c'est ce qui le rend authentique. Et c'est ce qui m'a attiré chez lui. Cette normalité qui me prouvait que ce que je vivais était réel. Que je pouvais profiter pleinement des sentiments qui s'entortillaient autour de mon coeur. Il était doux, il était drôle, il me faisait me sentir comme une petite pierre précieuse, dans le creux de ses mains. Il se souvenait de détails insignifiants qui avaient le don d'ébranler mon âme toute entière. Je flottais sur un nuage scintillant et cotonneux, incapable de revenir sur Terre. Je voulais faire de ce soir un moment unique. Un souvenir inaltérable. Et la présence de mon père n'allait pas arranger mes affaires. Alors j'insiste pour qu'on file et je suis tirée à sa suite en direction de la voiture. Installée comme une princesse par des gestes dignes d'un gentleman. Puis le lotissement disparaît et mon coeur reprend sa sérénade dans ma poitrine.

Le parking se dévoile soudain devant nos yeux. On y est. Je trépigne d'impatience. Les troncs des arbres sont entourés de guirlandes qui brillent dans la nuit et j'ai l'impression d'être enveloppée entièrement par un ciel étoilé. Puis la portière s'ouvre à nouveau et un bras se propose à moi. J'enroule le mien autour, me redressant en plissant ma robe de la seule main qu'il me reste. Tout va bien se passer. Mon ventre était serré d'appréhension mais le contact de Riven suffisait à faire descendre la pression. Les mètres sont dévalés doucement et nous atteignons l'entrée de la salle, un frisson traversant mon échine à son murmure. Autant par la souffle échoué dans le creux de mon cou que par l'intonation de sa voix, le sobriquet choisit volontairement pour me troubler. Vil traître. « À toi aussi, mon Prince. » je rajoute, avec un sourire amusé mais néanmoins attendri dirigé vers lui. Puis je le tire, cette fois, prête à découvrir le lieu de cet instant tant attendu. Mes yeux s'écarquillent et ma bouche s'ouvre sous l'ébahissement devant le décor qui se dévoile devant moi. J'avais l'impression de voyager dans le ciel, pirate des airs, immergée au beau milieu de la voûte céleste. Tout était bleu nuit et argent, rehaussé de quelques pointes dorées. Les tissus étaient légers, vaporeux, comme des volutes de fumée qui se mouvaient au rythme du passage des élèves. Des suspensions pivotaient sur elles-mêmes, représentant la Lune et sa colonie d'astres scintillants. « Incroyable... » je murmure, glissant ma main pour presser doucement celle de mon petit-ami. C'était encore plus fou que ce que j'avais pu imaginer. Puis un flash agresse soudainement ma rétine et je tourne la tête sur le côté. Oh. Passage obligatoire avant toute autre chose. Je trimballe Riven à ma suite, une nouvelle fois, atteignant le stand réservé aux photographies. Je voulais des souvenirs palpables de cette soirée. Du papier glacé sur lequel poser mon regard et ressentir le frémissement qui me parcourait depuis que j'avais posé le pied dans cet endroit, à ses côtés. En quelques secondes, je l'ai ramené contre moi, sous l'arche brillant de mille feux. « Un sourire pour la photo, Messire Rivière. » je chuchote, malicieuse. Avant que mes bras ne s'agrippent à son cou, ma bouche venant se planter sur sa joue au moment où l'objectif capture la scène. La seconde est plus simple mais le bonheur est gravé au fer rouge sur mon visage, étirant mes lèvres jusqu'à mes oreilles. Si ça ne tenait qu'à moi, les photos seraient déjà dans ma poche. Mais je contiens ma frustration avant de lever la tête en direction du châtain pour l'interroger du regard, glissant mes bras autour de sa taille.

Cette soirée se partageait à deux et je voulais qu'il soit aussi heureux que je pouvais l'être, rien qu'en me trouvant contre lui.    

          
          

Je n’étais pas foncièrement fan des comédies romantiques, j’avais toujours eu tendance à trouver ça trop niais, trop à l’eau de roses. Et ça ne faisait souvent couiner que maman et parfois, Sofia, quand elle était bien lunée – soit pas souvent, je vous l’accorde. Mais il n’en reste pas moins, qu’ils n’avaient pas dictés ma vision de l’amour en tant que tel. Ce n’était pas ce qui m’intéressais. Je m’en fichais tout particulièrement. C’était la rencontre avec Cassie, qui avait vraiment changé tout ma vision des choses, et ma vision de l’amour. Cette fille était un tel bonbon, un tel amour, que je ne savais pas m’empêcher d’être terriblement sous son charme, et de vouloir, toujours plus la rendre heureuse. De coller sur son visage, un sourire béat. Il y avait de l’amour à en déborder, tout autour de mon cœur. Je n’étais pas le plus apte ou le plus à même de la défendre, si un dragon venait à prendre le chemin près d’elle, pour la prendre, et la faire prisonnière. Mais j’avais l’avantage de toujours me souvenir de ce qu’elle aime, de toujours avoir une petite attention pour elle. Un petit mot, une petite fleur, un cadeau. De toujours entretenir la magie entre nous. De la rendre heureuse, jusqu’à ce qu’on me l’interdise. J’étais tellement amoureux. Tellement, que ça pouvait crever les yeux de n’importe qui, et j’aurais sincèrement, donné n’importe quoi, pour la soirée soit des plus magiques, quitte à ne faire le décor de la salle que de mes mains, à ne mettre que des chansons qu’elle aime, sur la playlist de la soirée, à la faire danser, jusqu’au petit matin. Je ne sais pas de quoi demain sera fait, et si sa main sera toujours dans la mienne, et nos chemins, unis. Mais je voulais que chaque instant soit le plus beau, le plus grand, qu’elle ait jamais vécu.


Le bal en faisait partie, je savais parfaitement, que c’était une tradition à laquelle toutes les filles tenaient toujours. Cassie était l’une d’entre elles. Elle rêvait de cette belle soirée, et on en avait parlé plusieurs fois. Plusieurs fois, elle me racontait combien elle rêvait de danser sous les étoiles, de valser, sur n’importe quelle musique, juste pour le geste. Et j’avais écouté, enregistré. L’avait invitée, et l’avait emmenée là. Le cœur qui bat, toujours de plus en plus fort, quand je pose les yeux sur l’éclat des siens. Je l’aime tant.


La salle est bien décorée, et pour une fois, l’ambiance est plutôt bien posée, tout semble magique, et on pourrait croire que l’on évolue dans une galaxie toute bariolée. Les couleurs des astres, et les galaxies lointaines, qui se personnifie, grâce à de nombreuses petites LED, accrochées à différentes hauteurs. Il y a des sourires, et des rires qui éclatent de partout, l’ambiance est douce, tout le monde sourit, ils sont tous plutôt très bien habillés, et pourtant, je me trouve tellement bien assorti à elle, et j’ai l’impression, que personne ne pourrait nous surpasser. Certains sont venus entre amis, moi je suis venu avec celle, que je ne compte jamais lâcher. Persuadé qu’un jour, elle sera mienne pour de vrai. Je serre doucement sa main dans la mienne avant qu’elle ne m’entraîne au photomaton, me faisait lâcher un sourire presque trop amusé. Elle se pends à mon cou, et pose ses lèvres sur ma joue. « A vos ordres, Lady Cassie. » Je lâche, un sourire béat sur les lèvres, alors que le flash nous aveugle, et qu’on se contente d’un regard plein d’amour, pour la seconde photo. « On pourra les montrer aux hériters de notre royaume. » Je commence, dans un rire « On pensera à les récupérer avant de partir. » Je suggère, en croisant son regard, avant qu’on ne laisse la place à un autre duo, qui attendait la place. Je n’avais pas besoin de petits fours, de verre de cocktails sans alcool, de photobooth, et d’animation. Je n’avais besoin que d’elle, pour être heureux, et apprécier cette soirée.


Je l’entraîne à ma suite sur la piste de danse, et la fait tournoyer, avant de venir poser ma main sur sa taille. « Est-ce que tu veux bien danser avec moi ? » Je souffle, en venant coller mon corps au sien, prêt à la faire danser toute la nuit, jusqu’à ce qu’elle se plaigne d’avoir mal aux pieds, où qu’elle soit trop fatiguée pour valser encore. « Est-ce que tu sais, combien je suis heureux, d’avoir la chance d’être à ton bras ? » Je murmure, en commençant doucement à la faire danser, sous la lumière tamisée, donnant une délicate ambiance à la salle, et réhaussant, la sublime couleur de ses yeux. Vraiment, quitte à passer pour un idiot, je voudrais crier partout, combien, mon cœur ne bat rien que pour ses beaux yeux.




    
           

Pincez-moi, je suis en train de rêver. Mes yeux papillonnent de Riven à ma robe et à la salle décorée somptueusement, puis reviennent à mon cavalier qui était merveilleusement beau dans son costume. Je me suis légèrement étourdie par autant d'émotions. J'avais du mal à réaliser que l'un de mes rêves se réalisait vraiment, que j'étais au bal du lycée, habillée d'une jolie robe et accompagnée d'un prince terriblement charmant. Les décors célestes font pétiller mes yeux d'émerveillement et je ne me lasse pas d'observer les étoiles suspendues au plafond, de vouloir caresser les tentures vaporeuses qui retombent jusqu'au plancher. Il y a une foule au centre de la pièce, des rires qui éclatent ici et là, des habits qui brillent et l'atmosphère n'a jamais été aussi agréable. Ok, je veux que cette soirée dure toute la vie. S'il vous plaît, merci bien. J'en avais fantasmé si longtemps et j'en avais parlé à mon petit-ami pendant des heures sans m'arrêter, tellement j'en avais imaginé les moindres détails. Et si ce n'était pas exactement ce à quoi j'avais pensé, j'étais époustouflée par tout ce qui se trouvait tout autour de moi. Je ne voulais pas la main du châtain et valser toute la nuit dans ses bras, m'empiffrer de petits canapés, prendre un milliard et demi de photos. Je voulais savourer la moindre minute en sa compagnie et graver le plus de souvenirs dans ma mémoire.

Je commence donc par entraîner le monsieur jusqu'au stand photo pour immortaliser nos premières minutes et je me pends à cou, déposant mes lèvres sur sa joue au moment où un flash explose devant nos rétines. Puis le deuxième arrive et il n'y a que des yeux de merlan frit, débordants d'amour. Mon dieu, je deviens peu à peu un pudding. Sa remarque me tire un petit rire et j'agrippe son bras. « Évidemment. Ils verront à quel point leurs parents étaient heureux. » je souffle, avec un sourire attendri. « À quel point ils ont bien fait de vendre un rein pour être merveilleusement bien habillés sur les photos. » je rajoute, les yeux rieurs. Puis je me laisse entraîner sur la piste de danse, mes converses résonnant sur le sol à sa suite. Un gloussement d'échappe quand sa main me fait tournoyer sur moi-même avant que son autre paume ne se pose sur ma hanche, m'arrachant un doux frisson. « Toute la soirée, si tu le veux. » je murmure, avant d'aller piqueter un baiser sur ses lèvres, les joues roses. Est-ce que j'ai déjà dit à quel point je l'aimais ? Et à quel point je le trouvais adorable ? Un vrai prince, en chair et en os. Rien que pour moi. Je pouvais mourir en paix voilà. Même si je préférais vivre très très vieille, avec plein de chiens, un alpaga et des Riven miniatures qui gazouillent dans le jardin. Oui, je suis une personne plutôt simple. Imprégnée de sa chaleur, je me détends instantanément, le laissant mener nos pas entre les autres duos. « Oui. Mais je veux bien te l'entendre dire à nouveau. » je lui réponds, faiblement. La lumière tamisée souffle une ambiance légère et intime dans la pièce et je lève les yeux vers lui, pour me gorger encore et toujours de son visage. De ses yeux emprunts de douceur, tournés dans ma direction. Je pourrais me noyer dans ce regard qui semblait me considérer comme un objet précieux, qui semblait ne voir rien d'autre que moi. Et cette intensité était presque terrifiante, pourtant il n'y avait aucune place pour la peur entre ses bras réconfortants. « C'est la meilleure soirée de toute ma vie alors que ça ne fait que commencer. » je commence, tendrement. « Et je n'aurais voulu la passer avec personne d'autre que toi, Riven Grimm. » je confie, en penchant la tête sur le côté, les pommettes brûlantes. Puis je finis par déposer mon menton sur son épaule, entourant sa taille de mes bras pour les nouer dans son dos. Je sentais le rythme de son coeur battre contre ma poitrine et il devait certainement entendre les mêmes secousses désordonnées venant de la mienne. Je retiens un nouveau gloussement en imaginant la tronche de mon père s'il me voyait enlacée aussi fermement par mon petit-ami. Et c'était peut-être mieux qu'il soit resté à la porte à son arrivée. Mais j'avais tout le temps du monde pour convaincre mon ours de paternel que Riven était la meilleure chose qu'il me soit arrivée depuis qu'on était arrivés ici. 
          
 

Je peux rappeler encore une fois que je suis amoureux de la dame ou ça ira, parce que je l’ai déjà trop dit ? Monsieur Bruel dis qu’on a le droit de le dire quand même. Merci les bars quand on va en France qui ne savent que passer des chansons du siècle d’avant. Autant dire que l’ambiance n’est pas toujours hyper folle, mais ça fait plaisir aux gens visiblement. Et ils adorent chanter ça en karaoké, c’est surprenant je sais. Bref. Cassie c’est ma princesse à moi, et ses grands yeux brillants quand elle pose son regard sur moi, ça vaut tout l’or du monde, eh ouais. Je ne sais pas si on sera toujours ensemble dans 10 ou 20 ans, quand on commencera à être vieux, et à apercevoir des cheveux blancs dans nos masses soyeuses, mais putain, je crois que je serais prêt à passer ma vie avec elle, si elle me le demandait, parce qu’elle est belle, douce, intelligente, parfaite. Un don du ciel. On se fait aveugler par un flash de photomaton, mais il fallait bien y passer, et il fallait qu’on garde des souvenirs de nos jeunes années, de ces moments, où l’amour entre nous, est beau et pur – priez pour moi seigneur, qu’il le reste, et qu’elle ne rencontre pas un bellâtre qui va me l’enlever, je n’ai pas le temps pour avoir le cœur brisé. « Oh ça oui, on est heureux. » Je viens rajouter en lui volant un baiser. Un vrai duo de canards bienheureux, mais je n’en avais absolument rien à fiche, tellement c’était cool, au final d’avoir quelqu’un qu’on aime et qui nous aime en retour. J’avais un peu l’impression de vivre ce que mes parents vivaient. Vous verriez comment ma mère regarde mon père, plus liquide qu’elle, on ne fait pas, et la réciproque les gars. Quand ma mère est dans la pièce c’est fini. Bref ils s’aiment comme au premier jour, et j’estime avoir le droit à la même chose. « Ils pourront remercier leurs grands-parents surtout pour avoir des parents aussi incroyablement magnifiques. » Je réplique amusé. Mon père m’avait offert cette tenue, et surtout, le physique d’un apollon.

Je finis par emmener Cassie danser et la fait tournoyer sur elle-même dans un sourire comblé. « Toute la soirée seulement ? Pourquoi pas toute la vie, princesse Cassie ? » Je souffle dans un sourire, les yeux plantés dans les siens. Je glisse mes mains dans le creux de son dos, serré contre elle. J’avais de la chance. J’en étais plus que conscient. J’avais de la chance d’être à ses côtés, et qu’elle m’ait choisi moi pour l’accompagner, et pour évoluer à ses côtés. J’ai fait tellement d’effort pour cette soirée, et pourtant, c’est presque trop simple, presque pas assez, tant elle méritait monts et merveilles à mes yeux. Il fallait qu’elle soit heureuse, le reste m’importait peu. Puis tant que nous sommes tous les deux, je n’ai rien à craindre, nos cœurs étaient liés suffisamment forts pour poursuivre un long chemin plein d’amour et de bonheur. Suffisamment pour imaginer un avenir radieux, avec des rires, une jolie maison, et des petits êtres qui courent après le chien. Rien de plus pour me rendre heureux, et ce n’était clairement pas un schéma que je m’étais vu penser, avant de rencontrer Cassie. Il avait suffi de croiser son regard pour être sûr. L’avenir résidait dans ses bras et dans la liaison pure et simple de nos sentiments. « On en aura des tonnes de soirée incroyables tous les deux. Tu ne sauras plus dire laquelle était la meilleure » Je réponds dans un sourire. « Moi non plus, je n’aurais voulu la passer avec personne d’autre qu’avec toi, Cassie. Tu as l’obligation d’être ma partenaire à vie, maintenant, Miss St-John, j’espère que tu es prête. » J’ajoute en la serrant tout contre moi, quand sa tête se glisse sur mon épaule, que l’on tournoie en dessous des voiles de tissus suspendus au plafond.

La soirée se fait sous le signe de nombreux fous rires, d’une tendresse inouïe. Nous avons dansé, nous nous sommes aimé sous les flashs des photos pour l’album de la promo, on a échangé des petits fours, et partagé des verres de cocktails softs. Nous avons regardé le roi et la reine de la promo se faire élire, avant que 23h30 ne sonne, et que je ne doive la ramener chez elle, alors que j’aurais aimé partager mes rêves à ses côtés, enlacés sous les draps, jusqu’à ce que le soleil ne se lève. Mais j’avais promis à son père de la ramener pour minuit. Je reconduis ma princesse jusqu’au perron, où son père se tenait déjà. J’échange un dernier baiser avec ma douce sous son regard que je savais mitraillant. Un jour je saurais lui prouver ma bonne foi, je le jure. « Bonne nuit, princesse. Merci pour ce soir. » Je murmure avant qu’elle ne parte rejoindre le seuil de sa maison. « Eh Cassie ! Je t’aime. » Je lance un peu plus fort, avant de lui faire un signe de main, et qu’elle ne disparaisse après m’avoir répondu. Quelle soirée. Et moi j’étais encore plus amoureux que jamais. Je rentre chez moi, le cœur gonflé et des souvenirs sur papier glacé, que je viens accrocher aux nombreuses autres photos sur mon mur. Un mur qui un jour, retracera toute notre histoire, je le savais.